Au centre de rétention situé dans la zone aéroportuaire de Roissy le personnel de la Croix-Rouge a entamé un mouvement de grève.

C'est vers ce centre que sont dirigées les personnes arrêtées à leur arrivée en avion en France parce qu'elles sont en situation irrégulière. Une vingtaine de salariés de la Croix-Rouge travaillent là pour les assister quand elles sont mineures. Les personnes maintenues sont de toutes nationalités et il peut s'agir d'enfants de deux ou trois ans seulement. Leurs conditions de détention sont dures ; parfois, ils n'ont pas leurs bagages avec eux et doivent rester plusieurs jours sans vêtements ni sous-vêtements de rechange.

Le personnel de la Croix-Rouge a entamé ce mouvement de grève pour dénoncer le sort réservé aux maintenus en rétention, mais aussi pour dénoncer ce qu'il subit lui-même de la part de la direction de la Croix-Rouge. Porter assistance à des jeunes enfants qui débarquent en France sans connaissance de la langue et sans point de chute n'est pas chose facile et la direction de la Croix-Rouge n'a envisagé aucune formation spéciale.

La devise de la Croix-Rouge, « nous ne tolérons aucune souffrance », n'est qu'une phrase creuse quand on constate le silence de ses dirigeants sur ce qui se passe dans les aérogares et au centre de rétention.

Les salariés en grève décident chaque jour de la suite du mouvement. Les jours d'actions avec tracts et banderoles succèdent aux jours de suspension du mouvement. Ils veulent du respect et de la dignité pour tous, personnel et personnes maintenues en rétention, et dénoncent leur direction qui, comme n'importe quel patron, a comme seul souci de « ne pas perdre un marché ».