Les journalistes et l'ensemble des salariés du quotidien Libération ont fait grève le 6 février. Ils craignent, avec raison, que le journal papier et leurs emplois disparaissent et que le seul papier titré Libération soit bientôt celui des cornets à frites d'une cantine à bobos.

En effet les principaux actionnaires du quotidien ont fait savoir qu'ils comptaient dorénavant rentabiliser le journal. Le promoteur immobilier Ledoux, propriétaire de l'immeuble et de 38 % des actions de la société éditrice, veut transformer les locaux en centre commercial branché, proposant des nourritures aussi bien terrestres que culturelles, mais surtout payantes. L'opération immobilière consistant à transformer un immeuble de presse de centre-ville en locaux commerciaux pourrait s'avérer fort rentable.

Face à l'intérêt d'un capitaliste, la liberté de la presse, le droit d'informer, l'indépendance des journaux d'opinion et autres arguments invoqués par les journalistes ne valent pas cher.