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- Lutte ouvrière n°2379
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Leur société
Loi sur les stages : Le patronat a les nerfs fragiles
Les modifications sont pourtant modestes : la durée du stage ne peut dépasser six mois, le nombre de stagiaires par entreprises sera limité, autour de 10 %, ils ne devront pas travailler plus longtemps que les autres salariés. Il faudra aussi les payer dès le premier jour de travail, à 436 euros par mois minimum, à condition que le stage dure au moins deux mois, et leur accorder des autorisations d'absence et des congés. En somme, on ne pourrait plus les traiter tout à fait n'importe comment.
C'est « encore un marqueur anti-entreprise », s'est exclamé Thibault Lanxade, le second de Gattaz. La limitation du nombre de stagiaires par entreprise ? C'est une hérésie : « J'ai 15 salariés dans ma boîte, je dois en prendre 1,5 ? Et pourquoi pas trois ? Parce que je les exploite et que je ne les paye pas ? » Le prétendre serait évidemment pure calomnie, alors que les patrons ont fait des « efforts » pour donner une « gratification » à des stagiaires qui ne sont là que pour « se former ». Quant à la possibilité accordée aux stagiaires de prendre des congés : « Je ne comprends pas ce genre de chose. Le jeune, il est là pour s'engager, généralement sur du temps scolaire. Ce ne sont pas des salariés, c'est de la formation », a déclaré Lanxade.
Étrange amnésie. Selon un parlementaire, le représentant du Medef auditionné sur ce sujet aurait pourtant reconnu que 20 % des stages sont « des abus ». Et combien de jeunes témoignent que, même leur diplôme en poche depuis longtemps, ils continuent à devoir enchaîner les stages dans les entreprises privées ou les services publics ?
Contrairement à ce qu'on voit dans d'autres pays, le smic jeune n'existe pas officiellement en France, mais la situation de stagiaire à répétition en fait office. C'est une vraie escroquerie, un vrai stress, pas pour le patronat mais pour les jeunes concernés.