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- Lutte ouvrière n°2379
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Leur société
Réduction des dépenses des collectivités locales : Des économies au détriment de la population
Interrogée le même jour, la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, n'a pas démenti les projets du gouvernement, affirmant seulement qu'elle n'avait « aucun arbitrage sur les chiffres » et qu'à son avis, « on n'arrivera pas à 10 milliards ». Mais, précisant davantage cet avis, elle a ajouté que, selon elle, « sur le bloc intercommunal, avec la mutualisation, on est capable de faire 10 % d'économies ».
En plus de ces économies non encore chiffrées, les collectivités locales devront faire face à une baisse de la participation de l'État déjà décidée, de 3 milliards d'euros entre 2014 et 2015.
Malgré les déclarations des politiciens de droite et de gauche, qui font mine de s'opposer sur cette question de la dépense publique, il y a en réalité une continuité des politiques menées par les gouvernements successifs dans ce domaine. Sarkozy avait gelé l'aide de l'État aux collectivités locales, ce qui, compte tenu de l'inflation, revenait déjà à la réduire. Alors dans l'opposition, la gauche avait dénoncé le « supplice du garrot » imposé par la droite aux élus. Ce qui ne l'avait pas empêchée, une fois arrivée au pouvoir, de reconduire cette mesure en 2013.
Aujourd'hui, le gouvernement socialiste, qui a proclamé sa volonté de diminuer de 50 milliards les dépenses publiques, entend donc en trouver une partie en effectuant des coupes claires dans cette contribution de l'État.
Les collectivités locales, pour ne pas être étranglées financièrement, seront contraintes soit d'augmenter encore la fiscalité locale, soit de diminuer leurs investissements, et probablement de faire les deux. Concrètement, cela se traduira par moins de logements construits, alors que leur nombre est déjà insuffisant, par moins d'équipements publics, moins de routes refaites, moins d'aide sociale au niveau des communes et du département... Tout cela alors que les conditions de vie des couches populaires ne cessent de s'aggraver.
Le gouvernement justifie cette politique d'austérité en invoquant la mise en oeuvre de son pacte de responsabilité. Au vu des conséquences pour la population, il faudrait parler plutôt d'irresponsabilité.