Le groupe Auchan vient d'annoncer un bénéfice net de 835 millions d'euros pour l'année 2013, soit une augmentation de 18,3 %. En 2013, le groupe de la famille Mulliez a construit ou racheté des magasins en Russie, Ukraine et Roumanie. Il possède aujourd'hui 96 hypermarchés en plus et le groupe, qui est déjà à la tête d'une multitude d'enseignes comme Décathlon ou Kiabi, diversifie ses activités. Comme tous les groupes capitalistes, il place ses capitaux dans des opérations financières ou immobilières.

La famille Mulliez continue donc à bien se porter. Mais, pour accroître les bénéfices, la direction d'Auchan France a décidé un nouveau plan de suppressions d'emplois. 500 postes de chefs ou de cadres sont en train d'être supprimés. Pendant ce temps, les primes spécifiques à Auchan, dites primes de progrès, ont été très largement diminuées pour les salariés, sous prétexte de mauvais résultats.

Évidemment, la pilule a du mal à passer pour de nombreux travailleurs. Des caissières, qui ont passé l'année à enregistrer jour après jour des chiffres d'affaires importants, ont du mal à croire à la baisse des résultats.

Du coup, Auchan a trouvé le responsable de tous ses malheurs : c'est l'impôt ! Dans certaines réunions « tout hyper » que la direction organise dans les magasins, elle explique que le groupe aurait des difficultés du fait de l'augmentation des impôts. Quel culot, quand on sait qu'en 2013-2014 Auchan va toucher de l'État, 120 millions d'euros au titre du crédit impôt compétitivité emploi (CICE) !

En réalité, il y a bien eu une augmentation des impôts, mais ce sont les travailleurs qui l'ont payée, avec l'augmentation de la TVA imposée par l'État depuis janvier, justement pour financer ce cadeau fait à l'ensemble des grands groupes. Et voilà comment on peut voir des requins pleurer avec des larmes de crocodile.