Valls : Un gouvernement de combat... contre les travailleurs09/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2384.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Valls : Un gouvernement de combat... contre les travailleurs

« On prend les mêmes et on continue, plus vite et plus fort » ! C'est l'objectif fixé par Hollande au nouvel attelage ministériel. Le nouveau gouvernement poursuivra une politique antiouvrière et propatronale. La nomination de Valls comme Premier ministre ne laisse aucune place au doute.

Hollande a choisi celui qui s'est distingué par ses positions droitières dans le Parti socialiste en dénonçant les 35 heures comme un boulet aux pieds du patronat. Celui qui estimait que le PS pourrait changer de nom, le mot « socialiste » étant dépassé. Celui qui a singé Sarkozy comme premier flic de France, allant jusqu'à juger les Roms « incapables de s'intégrer ».

Les socialistes qui espéraient une inflexion à gauche de la politique présidentielle, à la suite de leur débâcle aux élections municipales, en sont pour leurs frais. Hollande ne variera pas. Pas même dans l'affichage, pas même en paroles !

Il ne veut donner aucun espoir à ceux qui demandent une autre politique. Il ne veut rien dire qui soit perçu comme un encouragement à remettre en cause ses engagements envers le patronat. Hollande se veut avant tout responsable et loyal vis-à-vis de la bourgeoisie.

Avec Valls, il procédera bien à 50 milliards de coupes dans les services utiles à la population, pour faire, au nom du pacte de responsabilité, le cadeau promis au grand patronat. Un cadeau historique, que la droite a bien du mal à critiquer tant il comble ses amis du Medef.

Même si Hollande doit en payer le prix électoral, il ira au bout de cette politique. Comme tous les dirigeants politiques, Hollande a été formé et formaté pour gouverner pour le compte du patronat et de l'ordre capitaliste. Depuis toujours, il est convaincu qu'en dehors de ce système, il n'y a point de salut.

Craignant de sombrer avec le navire gouvernemental, de plus en plus de voix s'élèvent à gauche pour marquer leurs distances.

Pour le Parti communiste, Valls a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Ses députés se préparent, avec ceux du parti de Mélenchon, à refuser la confiance au gouvernement. Ayant soutenu Hollande en 2012, ils répètent sur tous les tons « qu'ils n'ont pas voté Hollande pour qu'il mène cette politique ».

Mais ont-ils incité les travailleurs à la méfiance ? Ont-ils expliqué que, dans cette période de crise, Hollande n'imposerait pas les sacrifices au patronat et aux banquiers, mais aux travailleurs ? Non !

Ceux qui ont été confrontés aux licenciements et ont subi le chantage à la flexibilité et les hausses d'impôts ont compris depuis longtemps qu'ils avaient un ennemi dans ce gouvernement. S'il a fallu vingt-deux mois, le pacte de responsabilité et la nomination de Valls, pour que les dirigeants du PC s'en rendent compte, c'est qu'ils ne méritent pas la confiance des travailleurs !

Du côté des écologistes, Duflot et Canfin se sont retirés du gouvernement. Les déchirements internes autour de la question montrent qu'il s'agit de calculs tactiques, et nullement de principes.

Après avoir avalé toutes les couleuvres sur le plan social et écologique pendant deux ans, on ne voit pas au nom de quel principe ils s'opposeraient aujourd'hui. Et rien ne dit qu'il n'y aura pas bientôt le retour d'un ou deux écologistes au gouvernement. Ce ne sont pas les candidats qui manquent.

Le discours de politique générale de Valls prendra en compte ce petit jeu d'équilibrisme politicien. Pour obtenir une majorité large, il agrémentera son discours d'une ou deux mesures symboliques en faveur des classes populaires et de quelques mots sur la justice sociale. Mais une goutte de miel dans un tonneau de goudron ne le rend pas meilleur !

C'est presque annoncé, Valls concédera à l'aile gauche une baisse des cotisations des salariés les plus mal payés. Le smic net devrait ainsi être augmenté de quelques dizaines d'euros.

« On garde le cap, mais on fait un petit geste, comme si l'on donnait une piécette au pauvre à la sortie d'un supermarché », a commenté, amer, un député du PS. On ne saurait mieux dire.

La classe ouvrière n'a rien à attendre de ce nouveau gouvernement, si ce n'est de nouveaux coups. Que Valls réussisse ou non à faire marcher ses ministres au pas ne ramènera pas la croissance. Et ses coups de menton ne stopperont pas les licenciements. Comme sous Ayrault et sous Sarkozy-Fillon, la recherche de la compétitivité et la réduction des déficits se traduiront par de nouvelles attaques contre les travailleurs.

Oui, Valls mènera un gouvernement de combat contre les travailleurs, et ils doivent se préparer à la nécessaire riposte.

Éditorial des bulletins d'entreprise du lundi 7 avril

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