Le smic dans le collimateur17/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2385.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le smic dans le collimateur

Mardi 15 avril, le président du Medef, Gattaz, s'est prononcé pour un « smic intermédiaire ». Il s'agirait, sous prétexte évidemment de créer ces emplois que le patronat supprime par centaines de milliers depuis des lustres, de payer « temporairement » les nouveaux embauchés en dessous du smic.

Ce n'est pour l'instant qu'une proposition que Gattaz veut discuter avec le gouvernement et les syndicats. Mais elle est dans l'air du temps : des économistes réputés proches du PS la préconisent, la droite milite constamment pour la baisse des salaires, le patronat la met en pratique dès qu'il le peut.

Vivre avec les quelque 1 100 euros par mois du smic est déjà difficile. C'est encore pire lorsqu'on ne parvient pas à trouver un emploi à plein temps ou lorsqu'on ne trouve que des contrats temporaires, ce qui est pourtant la situation de millions de travailleurs. Eh bien, Gattaz et les autres proposent de la dégrader encore et, naturellement, de dégrader par ricochet celle de l'ensemble du monde du travail.

Évidemment ces gens évoquent la « situation catastrophique du pays ». Mais il y a deux pays : celui dont la situation est catastrophique et qu'ils se proposent d'attaquer encore ; et l'autre, le leur, où les multimillionnaires ont augmenté leur fortune l'an passé et comptent bien l'accroître encore cette année. La misère des uns fait la fortune des autres.

Les possédants n'ont aucune limite, aucune barrière. Même dans un pays riche, dans un pays assis sur un tas d'or, où la fortune est souvent évidente, où les moyens de production et les techniques existent depuis longtemps, ils sont capables de pousser une partie toujours grandissante de la population vers la pauvreté, puis vers la misère.

Ils ne s'arrêteront pas d'eux-mêmes. Il faudra que les travailleurs les arrêtent.

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