À l'heure où commencent les vacances d'été, il faut rappeler qu'une loi du 18 avril 1955 stipule que « l'usage des autoroutes est en principe gratuit ». Mais à peine cette loi fut-elle promulguée que furent inaugurés les premiers péages censés assurer le développement du réseau autoroutier. Car le pays n'en comptait alors qu'une centaine de kilomètres.

Aujourd'hui, le réseau représente 142 autoroutes pour un total approchant 12 000 km. La gestion de cet ensemble ne pouvait qu'exciter la convoitise de sociétés comme les groupes Eiffage ou Vinci, entre autres.

C'est à Jospin qu'est revenu de lancer la privatisation des autoroutes, en 2002, qui furent offertes en gestion à ces groupes privés. Au total c'est 75 % du réseau, soit environ 9 000 km, qui sont tombés dans l'escarcelle de groupes surtout soucieux de leurs profits.

Ceux-ci, obsédés par la rentabilité, n'ont eu de cesse de répercuter sur les tarifs toutes les contraintes, l'entretien des routes et même le renouvellement de leur contrat de gestion avec l'État. Le résultat est que les prix explosent : + 11 % en cinq ans et la loi sur la gratuité est aujourd'hui bien oubliée.

L'État se défausse de ses obligations pour mieux satisfaire les exigences des possédants, avec pour conséquence que les usagers trinquent.