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- Lutte ouvrière n°2397
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Leur société
Des économies sur le budget : Pour financer les largesses au patronat
L'objectif affiché par Valls-Hollande est d'économiser 50 milliards d'euros sur le budget de l'État d'ici 2017, exactement le montant des cadeaux supplémentaires promis à la bourgeoisie. Et ces attaques de grande ampleur, dirigées contre les classes populaires, ne vont épargner personne : 21 milliards seront volés sur la protection sociale, 18 milliards sur les dépenses de l'État et 11 milliards sur les collectivités locales. C'est une extorsion de fonds publics au profit de la poignée de privilégiés qui accaparent les richesses et décident de fait des orientations politiques.
À l'automne dernier déjà, la loi de finances avait entériné 15 milliards d'économies. Le rectificatif adopté ce mois-ci en ajoute quatre supplémentaires. Bien sûr le gouvernement a enrobé ses attaques d'une mesure en faveur des salariés les plus modestes. Ceux qui touchent moins de 1,1 fois le smic ne paieront pas d'impôts l'année prochaine. Mais ce petit geste, qui n'est qu'un retour à la situation antérieure, n'est rien comparé à l'ampleur des nouveaux cadeaux en faveur du patronat. En plus de supprimer des crédits pour les services publics indispensables à la collectivité, le gouvernement accorde 5,5 milliards d'allègements supplémentaires de cotisations aux entreprises, sur les bas salaires et sur les cotisations familiales. Et ce n'est qu'une entrée au menu du festin patronal. Le seul CICE doit leur rapporter 10 milliards cette année, et 20 l'année prochaine.
Le 8 juillet, c'est le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale, passé au rabot de l'austérité, qui a été adopté par l'Assemblée. Cela va avoir pour conséquence 1,1 milliard d'économies de plus, en particulier sur les prestations sociales, qui sont gelées sauf pour les minima. Mais ce sont aussi les dépenses de santé qui vont être amputées, avec autant de soins nécessaires en moins pour les malades. La loi prévoit aussi 600 millions d'économies sur l'assurance-chômage, avec des délais de carence qui vont amputer les indemnités de tous ceux qui sont jetés dehors par le patronat, alors que lui s'est assuré la garantie qu'il n'aurait pas un sou de plus à dépenser. 300 millions encore seront retirés aux allocations familiales qui sont déjà largement insuffisantes pour faire face aux dépenses : la compensation directe des nouveaux dégrèvements accordés aux entreprises.
Les attaques se font au nom de la « bonne gestion » et de la « réduction du déficit ». Mais elles frappent toujours les mêmes, les classes populaires, en s'en prenant en particulier aux conditions de vie des plus fragiles. Rien ne justifie de prendre encore à ceux qui produisent toutes les richesses pour satisfaire les exigences ruineuses du patronat.