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- Lutte ouvrière n°2397
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Dans les entreprises
Toyota - Onnaing (Nord) : Face à la répression antisyndicale, le combat continue
« Organisation » c'est beaucoup dire ! Il y a un tel manque d'effectif que les cadences sont intenables. Dans tous les secteurs, les travailleurs doivent littéralement courir et les charges de travail sont trop lourdes. Des équipements prévus pour porter des pièces lourdes ou faciliter le travail ne peuvent même pas être utilisés, faute de temps. De nombreux travailleurs n'en peuvent plus, les arrêts maladies se multiplient à cause de la fatigue, des tendinites. Du coup, de nombreux chefs remplacent les absents sur les lignes, et il devient même difficile de se faire remplacer pour aller aux toilettes. Mais un peu partout, la direction cherche encore à réduire les effectifs. Le travail est si dur que des intérimaires, qui avaient pourtant tout fait pour être pris, ont arrêté leur contrat.
Avec de telles cadences, les défauts sur les voitures se multiplient : déjà près de 800 doivent être retouchées. Mais les responsables expliquent que c'est parce que les ouvriers suivent mal les protocoles, et cela se traduit par des heures supplémentaires imposées tous les jours !
Le ras-le-bol se fait sentir, « ça ne peut pas durer comme ça » entend-on de plus en plus. Au service des retouches, la direction n'a pas pu trouver de volontaires pour travailler le samedi et le dimanche soir : elle a dû l'imposer.
Dans ce contexte, la campagne contre la répression visant les militants CGT prend tout son sens. En s'attaquant à ceux qui tentent de s'opposer à l'aggravation des conditions de travail et aux bas salaires, en menaçant de les licencier et en tentant de les empêcher d'agir, la direction de Toyota s'attaque en fait à tous les travailleurs, pour aggraver encore l'exploitation et augmenter les profits des actionnaires.
À l'appel de la CGT, de nombreux militants et personnalités ont apporté leur soutien pour exiger de la direction de Toyota qu'elle retire les sanctions et menaces de licenciements visant les militants de la CGT de l'usine.
Lundi 7 juillet, la direction a rencontré le secrétaire de la Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT, le secrétaire départemental Métallurgie et deux militants de la CGT Toyota. Elle a indiqué que par « souci d'apaisement », elle ne mettrait qu'un avertissement au dirigeant de la CGT de Toyota sur lequel pesait une menace de sanction allant jusqu'au licenciement. C'est un recul de sa part. Mais une sanction pour une activité militante parfaitement légale, comme entre autres, avoir distribué un tract syndical dans le couloir à l'entrée de l'usine, cela reste inacceptable.
Et la direction de Toyota ne s'est engagée sur rien d'autre, ni sur le retrait des cinq jours de mise à pied contre une autre déléguée CGT, imposés suite à un véritable coup monté basé sur de faux témoignages, ni sur les nombreuses sanctions à l'encontre de plusieurs délégués et militants de la CGT.
Mardi 8 juillet, des représentants de la CGT du Nord et de la Fédération CGT de la métallurgie ont pris la parole devant la quasi-totalité des 150 ouvriers d'Outinord en débrayage, où des militants sont aussi menacés. 150 militants CGT du Nord, du Pas-de-Calais et de la Fédération de la métallurgie sont venus devant Toyota pour des prises de parole et une distribution de tracts, manifestant de nouveau leur refus des sanctions qui pèsent sur les militants de Toyota, et pour le respect des libertés ouvrières et syndicales. L'accueil était chaleureux.
Car il est clair qu'au-delà des militants syndicaux, ce sont tous les travailleurs de Toyota et aussi des autres entreprises qui sont visés : il ne faut pas que la direction de Toyota-Onnaing réussisse à ouvrir une brèche dans laquelle le reste du patronat ne manquerait pas de s'engouffrer.
Correspondant LO
Pour soutenir la campagne de soutien : signez l'appel en visitant le blog : http://stoprepressiontoyota.blogspot.fr/