Alors qu'une bonne partie des ténors de l'UMP se sont déversés en attaques haineuses contre les juges qui ont osé mettre Sarkozy en examen, quelques-uns, et en particulier les principaux rivaux de ce dernier, ont affiché une solidarité beaucoup plus réservée.

Il en va ainsi de Fillon et d'Alain Juppé, qui a appelé à ne pas « vilipender la justice ». Lui-même a été condamné en 2004 à quatorze mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité pour le financement occulte du RPR (l'ancêtre de l'UMP) par des emplois fictifs à la mairie de Paris et avait d'ailleurs accepté de « porter le chapeau » en lieu et place de son supérieur Chirac. Il est vrai que pour un détournement d'argent public qui avait duré de 1983 à 1995, la justice avait été clémente.

En tout cas, Juppé trouve que Sarkozy, lui aussi, devrait apprendre à se taire et il estime que suffisamment de temps est maintenant passé pour qu'il se présente en « Monsieur Propre » de l'UMP, candidat à prendre la direction du parti à la place d'un Copé discrédité.

Au fait, Juppé est aussi le Premier ministre qui en 1995 avait dû remballer ses attaques contre les retraites devant une grève des cheminots et de la fonction publique qui avait paralysé le pays pendant plusieurs semaines. « Monsieur Propre » ou pas, c'est surtout de cela qu'il faut se rappeler.