Le groupe de Bill Gates est pourtant très loin d'être en difficulté. Il emploie actuellement 127 000 salariés dans le monde, et s'est récemment payé le luxe de racheter le groupe finlandais Nokia, spécialisé dans la téléphonie mobile, pour 7,2 milliards de dollars. Malgré ce coûteux rachat, Microsoft attend tout de même 22 milliards de dollars de bénéfices pour le dernier exercice fiscal. Les temps ne sont donc pas particulièrement difficiles.

Mais il en faut toujours plus. Le rachat de Nokia a été le prétexte pour dénoncer des doublons, des postes soi-disant « en trop », qui brideraient les profits possibles du groupe. Une usine fermerait donc en Hongrie et, sur les 27 000 salariés du groupe finlandais, 12 500 se retrouveraient dehors, ainsi que 5 500 autres dans le reste du groupe. Les politiciens finlandais se sont aussitôt déclarés « trompés » par Microsoft, qui avait promis qu'un plan social ne serait pas envisagé. Mais chacun sait ce que valent les promesses des patrons...

Microsoft n'est pas un cas isolé. Ces dernières années, les plans sociaux se sont multipliés dans l'informatique : 50 000 chez Hewlett-Packard, 12 000 chez IBM, 5 000 chez Intel. L'informatique est pourtant un domaine qui ne cesse de se développer mais, comme dans d'autres secteurs, les patrons font faire la même quantité de travail avec de moins en moins de travailleurs, afin d'augmenter leurs profits.