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- Lutte ouvrière n°2402
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Dans les entreprises
Abattoir Gad, Josselin (Morbihan) : Manifestation contre les licenciements
L'abattoir Gad de Josselin compte 650 employés en CDI, et près de 1 000 avec les CDD et les intérimaires. La direction va solliciter auprès du tribunal de commerce de Rennes l'ouverture d'une procédure de liquidation judiciaire. Les prétextes qu'elle invoque sont toujours les mêmes : les difficultés de la filière porcine, la concurrence allemande. Mais, actualité opportune, elle s'est empressée d'y ajouter l'embargo russe.
Le syndicat CFDT, majoritaire dans l'entreprise, espère une reprise de l'abattoir par le groupe Intermarché. Mais les travailleurs quant à eux ont peu d'illusions. Ils savent bien que cette reprise, si elle se faisait, laisserait sur le carreau beaucoup d'entre eux.
L'annonce de fermeture de cet abattoir intervient dix mois après celle de l'abattoir de Lampaul-Guimiliau, dans le Finistère. À l'époque, la direction de la Cecab, le groupe agroalimentaire dont Gad est une filiale, s'était employée à dresser une partie des travailleurs du site de Josselin contre ceux du site de Lampaul. Elle prétendait qu'en fermant l'abattoir du Finistère elle sauvait celui du Morbihan. Quand, en octobre dernier, une cinquantaine de grévistes de Lampaul étaient venus à Josselin chercher le soutien de leurs collègues du Morbihan, les chefs avaient fait sortir quatre cents travailleurs pour empêcher le blocage des camions. Les quelques bousculades qui s'en étaient suivies avaient fait les choux gras des médias.
Il est désormais évident que les salariés de Josselin ne seront pas épargnés, y compris les cadres qui ont aidé la direction à dresser les travailleurs les uns contre les autres. Comme le déclarait une salariée de Josselin qui manifestait à Lorient : « On se doutait que ça allait être notre tour. Ils n'auraient jamais dû monter les salariés de Josselin contre ceux de Lampaul. On est quand même dans la même galère. »
Depuis plus d'un an, plusieurs milliers de salariés, de l'agroalimentaire en Bretagne ont été licenciés : chez Doux, Tilly-Sabco, Gad, Marine Harvest. Pour sauver leurs profits, les groupes industriels de l'agroalimentaire et de la grande distribution sacrifient les salariés, avec la complicité de ministres qui font semblant de se lamenter mais se gardent bien de prendre des mesures un tant soit peu contraignantes contre les licencieurs.