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Grèce : Sortie de crise ? Pour qui ?
La Commission européenne prévoit que la Grèce doit renouer avec la croissance en 2014, sous prétexte que le PIB aurait moins reculé qu'il y a un an. Mais, depuis 2010, les mesures drastiques imposées à la Grèce par l'Union européenne et le FMI, au bénéfice de ses créanciers et des capitalistes convoitant tout ce qui peut être rentable, ont provoqué un recul monstrueux des conditions de vie. Tous les trois mois, les prêts accordés au pays sont conditionnés à de nouvelles attaques.
Entre 2010 et 2013, le pourcentage des Grecs vivant en dessous du seuil de pauvreté est ainsi passé de 27,6 % à 34,6 %, soit presque 3 800 000 personnes. Le chômage frappe 27 % de la population active et, surtout, plus de 50 % des jeunes de 15 à 24 ans. Quant aux retraités, plus d'un million d'entre eux survivent avec moins de 500 euros par mois. Le salaire minimum, lui, gelé jusqu'en 2016 à 580 euros brut par mois et à 511 euros pour les moins de 25 ans, est une référence de plus en plus fictive.
Dans le secteur privé, les derniers chiffres fournis par IKA, la principale caisse d'assurances sociales, montrent qu'entre 2009 et 2013 le salaire moyen net est passé de 1014 euros à 817 euros par mois, soit une baisse de 20 %. Mais ce n'est qu'une moyenne : en 2013, quatre salariés sur dix ont touché moins de 630 euros net par mois. Et encore faut-il être payé : de nombreux salariés ne le sont qu'avec un ou plusieurs mois de retard.
Alors, quand la Commission européenne parle de sortie du tunnel, cela ne concerne que les banques ou quelques grands groupes grecs ou étrangers, bénéficiaires d'une politique qui a plongé la population dans la misère.