Thierry Lepaon, secrétaire de la CGT, vient d'annoncer une journée de mobilisation le 16 octobre pour s'opposer à la loi de financement de la Sécurité sociale, dont la discussion commencera au Parlement ce jour-là. Bien des militants ouvriers et des travailleurs auront à coeur de descendre dans la rue pour dire leur colère contre le gouvernement Hollande-Valls. Malgré cela, la proposition de la CGT n'a absolument rien à voir avec la mobilisation qui serait nécessaire dans la perspective de faire reculer aussi bien le gouvernement que le patronat.

Depuis son élection, il y a plus de deux ans, la politique de Hollande est on ne peut plus clairement au service des plus riches. Des lois pour favoriser les licenciements au pacte de responsabilité et à ses milliards de cadeaux au patronat, toutes ses mesures aboutissent à enfoncer les travailleurs dans la misère, afin d'assurer les profits de la bande de parasites qui dominent la société.

Pour mettre un coup d'arrêt à ces reculs permanents, à la catastrophe du chômage, à la pauvreté qui monte, il n'y a pas d'autre solution qu'une réaction collective et massive du monde du travail. Bien sûr, aucun militant, aucun syndicat ne peut déclencher par sa seule volonté cette contre-offensive ouvrière indispensable car elle dépend aussi du moral des travailleurs, de leur confiance dans leurs propres forces. En revanche, il est de la responsabilité de chaque militant d'oeuvrer dans ce sens en armant politiquement les travailleurs.

Quand Lepaon, dans une lettre adressée au ministre du Travail Sapin, réclame des « engagements d'un tout autre niveau », on peut supposer que lui-même ne croit pas à ces boniments. Mais il continue à semer l'illusion que le gouvernement pourrait mener une autre politique. Quand la CGT écrit dans un communiqué de presse à propos de la présence de Valls à l'université d'été du Medef, que celui-ci entretient « la confusion des genres entre l'État et le Medef », la direction de ce syndicat fait encore mine de ne pas savoir que ce gouvernement est en fait entièrement au service du patronat.

Au lieu de dénoncer le gouvernement Hollande comme le bras du patronat, la CGT par la voix de Lepaon continue à entonner le refrain frelaté d'une autre politique de gauche ! Elle tourne le dos à ce qui serait le rôle d'une véritable direction ouvrière, dire la vérité sur ce gouvernement pour préparer la riposte.