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Leur société
Florange : Hollande en visite par la petite porte
Cependant, c'est par une porte dérobée qu'il est entré sur le site de Florange, tandis qu'une cinquantaine de sidérurgistes l'attendaient, à l'appel de la CGT, devant l'entrée des Grands bureaux, avec des pancartes dénonçant les méfaits de sa politique, et que FO boycottait également la rencontre présidentielle.
L'an dernier déjà, lors de sa précédente visite, un cordon de CRS tenait à l'écart les manifestants, tandis que Hollande pénétrait dans l'usine à 80 kilomètres à l'heure dans une voiture aux vitres teintées. Cette fois, c'est par un trou de souris qu'il est entré dans l'usine ! Tout un symbole.
Il a promis de revenir chaque année à Florange, mais visiblement il n'a pas envie de rencontrer les travailleurs, seulement de se montrer devant les caméras de télévision.
Certes, les 629 salariés concernés par la fermeture des hauts-fourneaux et de la filière liquide ainsi que les 120 travailleurs de Gepor, dont l'emploi a été supprimé, ne se sont pas retrouvés à Pôle emploi. Ils sont partis en retraite ou ont été recasés sur des postes occupés auparavant par des intérimaires. Et les chiffres officiels ne font pas apparaître non plus tous les travailleurs de la sous-traitance qui, eux, se retrouvent au chômage. Les plus chanceux d'entre eux travaillent sur de nouveaux chantiers, mais bien souvent situés à des dizaines de kilomètres de leur domicile. Si l'on ajoute les suppressions de postes parmi les administratifs, ce sont donc plus de 1 200 emplois qui ont disparu sur le site. On est bien loin du message que Hollande essaie de faire passer, selon lequel tous les travailleurs auraient été recasés.
Par ailleurs Mittal prétend avoir créé 30 emplois supplémentaires en 2014 et en promet autant pour l'an prochain. En fait, il s'agit de travailleurs qui étaient déjà présents dans l'usine, en intérim ou en CDD, et qui vont compenser en partie seulement les nombreux départs en retraite. La réalité, c'est qu'il y a un manque de personnel criant dans bien des secteurs et que les conditions de travail ne cessent de s'aggraver.
L'État, lui, a bien tenu une promesse : celle d'injecter 50 millions d'euros, aux frais des contribuables, pour financer une nouvelle plate-forme de recherche sur la sidérurgie, baptisée Metafensch. C'est de l'argent public déboursé pour les profits privés de Mittal, Tata Steel et autres exploiteurs de la sidérurgie en Lorraine.
Avec Hollande aujourd'hui, tout comme Sarkozy hier, le gouvernement a aidé Mittal à appliquer les décisions qu'il avait prises. « Florange doit être un anti-Gandrange », prétend Hollande. En fait, Florange et Gandrange attestent d'une chose : les gouvernements, de gauche ou de droite, sont au service des mêmes intérêts capitalistes.