Aux ateliers SNCF de Châtillon, où sont entretenus les TGV, un jeune embauché en emploi d’avenir depuis dix-huit mois était convoqué jeudi 26 février à un entretien en vue d’un blâme avec inscription et du non-renouvellement de son contrat.

Sans la solidarité de ses collègues, il aurait été privé de son gagne-pain et marqué au fer rouge à Pôle emploi, alors que rien ne lui était reproché sur son travail.

Ayant appris la menace, à l’initiative de plusieurs militants syndicaux, une pétition recueillait rapidement 160 signatures. Et, le jour de l’entretien, une quarantaine de cheminots étaient présents dans les locaux, bien décidés à ne pas laisser tomber leur collègue. Une délégation de six travailleurs, syndiqués et non syndiqués, a accompagné le jeune à l’entretien. Mais, au bout de deux heures, le directeur acceptait seulement de revenir sur la menace de sanction, mais pas de renouveler le contrat. Par-dessus le marché, des chefs sont venus tenter d’intimider les cheminots présents en les menaçant d’absence irrégulière. Cela a eu l’effet inverse de celui escompté : tous les cheminots sont rentrés dans la salle. Comme le directeur hésitait sur la conduite à tenir, un des participants lui a dit : « Vous avez 48 heures. Si vous ne renouvelez pas son contrat, on revient lundi ! »

Après une demi-heure de réflexion, la direction acceptait de reconduire le contrat et demandait une nouvelle réunion aux syndicats pour finaliser la décision le lendemain. À cette entrevue, elle confirmait le renouvellement en vue d’une embauche au statut, mais refusait de revenir sur la menace de sanction.

Tout en sachant qu’il faudra rester vigilant, c’est donc une victoire. Comme l’a dit le jeune : « Je pensais n’être qu’un numéro, j’ai découvert ce que c’est la solidarité ! »