- Accueil
- Lutte ouvrière n°2436
- Groupe Solvay – La Rochelle et Saint-Fons : attaques contre le droit de grève
Dans les entreprises
Groupe Solvay – La Rochelle et Saint-Fons : attaques contre le droit de grève
Au mois de décembre dernier, des mouvements de débrayages reconductibles sur les salaires ont eu lieu dans le groupe Solvay à l’occasion des négociations annuelles obligatoires. Dans certains ateliers de ces usines chimiques où la production se fait en continu, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, les travailleurs postés, en débrayant 2 heures à 4 heures par poste, stoppent complètement la production pour la journée.
La direction de Solvay, qui se prétend championne du dialogue social, a décidé cette fois-ci de faire brutalement pression sur les travailleurs en grève. Elle a décidé, pour de prétendues raisons de sécurité, d’arrêter totalement des ateliers, puis a suspendu les contrats de travail (et donc le salaire) de certains travailleurs, en affirmant ne pas avoir de travail à fournir, ce qui était absolument faux. L’unique but de ces agissements était bien évidemment de mettre fin au mouvement en instaurant un climat de peur.
Ce lock-out a concerné une cinquantaine de salariés à La Rochelle pendant dix jours et une trentaine à Saint-Fons pendant deux jours, grévistes comme non-grévistes, leur causant des pertes de salaire de plusieurs centaines d’euros. C’est une façon de faire pression sur les travailleurs en lutte, et d’opposer les grévistes aux non-grévistes, ce qui n’a pas empêché la grève de continuer sur le site de La Rochelle.
Face à cette attaque contre le droit de grève, des travailleurs des deux sites, avec le syndicat CGT, ont décidé de poursuivre leurs directions devant les Prud’hommes : le 27 mars, la justice a donné raison à ceux de La Rochelle, estimant que les suspensions des contrats de travail étaient illégales, et condamnant Solvay à payer des dommages et intérêts aux salariés lésés. Pour le site de Saint-Fons, l’audience s’est déroulée le mercredi 1er avril.
Pour sa défense, la direction de Solvay n’a pas hésité à déformer la réalité et à faire passer les ouvriers pour des irresponsables qui auraient mis en danger la sécurité des biens et des personnes. Ces arguments sont choquants et insupportables à entendre, alors que ce sont les patrons qui réduisent les effectifs, font la course aux économies et augmentent les délais entre deux arrêts techniques des différents ateliers.
Ces tentatives d’intimidation de la direction Solvay, face à des travailleurs qui ne se résignent pas et revendiquent des augmentations de salaire, ne font que rappeler une évidence : elle a besoin des ouvriers pour sortir sa production, et quand ces derniers arrêtent le travail, la machine à produire les profits s’arrête aussi. La force des travailleurs, c’est bien la grève !