- Accueil
- Lutte ouvrière n°2438
- Eau potable : le marathon quotidien
Dans le monde
Eau potable : le marathon quotidien
Dimanche 12 avril, lors du Marathon de Paris, une Gambienne de 43 ans, Siabatou Sanneh, a fait sensation. Marchant en sandales parmi les 54 000 coureurs, elle a effectué les 42 kilomètres du parcours avec un bidon d’eau sur la tête et une grande pancarte : « En Afrique, les femmes parcourent chaque jour cette distance pour de l’eau potable. » Siabatou a accepté de faire le déplacement depuis son village à la demande de l’ONG britannique Water for Africa, afin d’alerter l’opinion.
Chaque jour, accompagnée de ses filles, elle fait trois allers-retours entre sa maison et le point d’eau le plus proche, pour acheminer l’eau nécessaire à la consommation quotidienne de sa famille : « Depuis que je suis née, j’ai vu mes parents faire ça, je le fais, et je montre à mes enfants. Les Africains sont fatigués. »
Le sort de Siabatou est celui de très nombreuses villageoises, en Gambie et dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Techniquement, il serait simple de faire cesser leur calvaire. Selon Water for Africa, 250 pompes à eau seraient nécessaires pour approvisionner les villages de Gambie. Un puits de pompage coûte 4 900 euros et peut être monté en cinq jours.
Cette initiative rappelle que l’eau potable est toujours un problème vital pour l’humanité. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), 2,4 milliards de personnes n’y ont pas accès. Tant que l’économie tournera en obéissant aux impératifs de profit des capitalistes, l’eau potable restera une marchandise, inaccessible pour un tiers de la population mondiale. Il faudra une économie rationnelle, planifiée en fonction des besoins de l’humanité, pour que ce bien naturel soit réellement un bien universel et gratuit.