États-Unis : Un terrorisme systématique pour imposer le chômage28/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2439.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Un terrorisme systématique pour imposer le chômage

Voici de larges extraits de l’éditorial publié le 27 avril par le journal trotskyste américain The Spark

Un jeune homme est mort à Baltimore, tué par six flics meurtriers. Les mains menottées dans le dos, les pieds entravés, Freddie Gray a été jeté à l’arrière d’une camionnette de la police de Baltimore [le 12 avril] sans ceinture de sécurité ni rien pour le maintenir en place. Puis le véhicule a roulé 42 minutes sur des routes endommagées, effectuant des tournants violents et des arrêts brusques, l’envoyant valdinguer contre les parois de la camionnette sans qu’il puisse se protéger avec ses bras ou ses jambes. C’est ce que la police de Baltimore appelle un rodéo. […]

À la fin de ce parcours meurtrier, Freddie Gray était mourant, bien qu’il ait survécu encore une semaine avant de décéder. Sa moelle épinière était presque rompue, il avait trois vertèbres brisées et son larynx était écrasé.

Et pourquoi la police l’avait-elle arrêté ? Parce que, selon le rapport de police, il avait regardé un flic et avait fui. Ne fuiriez-vous pas, sachant ce dont les flics sont capables ? […] Freddie Gray n’est pas le premier à subir un tel rodéo. C’est la leçon que les flics donnent à des jeunes hommes, particulièrement aux Noirs, qui ne se mettent pas au garde-à-vous devant eux. […]

Partout la police maintient un ordre brutal, dans une société incapable d’offrir un travail à chacun. Derrière la police se dresse tout le système judiciaire, avec l’objectif commun de contrôler cette population réduite à l’inactivité.

Depuis plus de quatre décennies, le capitalisme américain, avide de profit, a jeté une proportion toujours plus grande de la population active au rebut. Ce qui provoque toujours plus de misère, et fabrique des jeunes hommes amers et en colère, qui ne peuvent pas vivre décemment et procurer ce qu’il faut à leurs enfants.

Pour le capitalisme américain, leur colère les transforme en problème potentiel. La solution trouvée […] a été d’utiliser n’importe quel prétexte pour criminaliser et emprisonner une grande partie des gens auxquels le capitalisme n’offre pas d’emploi. C’est tout simplement une campagne de terreur visant tous ces jeunes chômeurs.

C’est une campagne qui vise très consciemment la population noire, qui a été à la pointe des luttes des années 1960 jusqu’au début des années 1970. Le chef de cabinet de Nixon […] l’expliquait ainsi à l’époque dans son journal : « Le président explique que le gros problème, ce sont en réalité les Noirs. L’idée est de bâtir un système adapté à cela, mais qui n’en ait pas l’air. »

Le « système » de Nixon était la prétendue « lutte contre la criminalité », la « guerre à la drogue » et l’extension du complexe carcéral. Le « système » de Nixon – du terrorisme contre la population – […] a été utilisé depuis sous Reagan, Bush, Clinton, Bush et Obama.

Aujourd’hui, un quart de la totalité des prisonniers de par le monde pourrissent derrière des barreaux aux États-Unis. Le nombre de victimes tuées par la police chaque mois dans chaque grande métropole américaine est bien supérieur à celui des victimes de la police dans n’importe quel pays d’Europe occidentale en une année.

C’est le tableau monstrueux et ensanglanté que les États-Unis présentent au monde. C’est la mascarade grotesque et sanglante, appelée démocratie, que le capitalisme américain impose à sa propre population.

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