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Assistance publique – Hôpitaux de Paris : Les raisons de la colère
Le plan que Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), essaye d’imposer à 75 000 salariés, vise à réaliser 20 millions d’euros d’économies sur leur dos.
Il s’inscrit dans la politique du gouvernement qui consiste à saigner les services publics en leur imposant 50 milliards d’euros d’économies en trois ans, dont 3 milliards pour les hôpitaux du pays qui sont déjà asphyxiés financièrement. De cet argent économisé, au moins 40 milliards par an sont destinés au patronat sous forme de subventions, de réductions et crédits d’impôts.
Ces cadeaux aux patrons se font au nom de « l’emploi », bien que le gouvernement n’ait absolument pas l’intention de les contraindre à quoi que ce soit en la matière. D’ailleurs depuis la mise en place du crédit d’impôt compétitivité emploi censé créer un million d’emplois, on compte 300 000 chômeurs de plus…
Le gouvernement supprime aussi lui-même des emplois et veut qu’au cours des trois prochaines années les hôpitaux du pays suppriment 22 000 postes. Au contraire, c’est par l’embauche du personnel nécessaire à son fonctionnement que l’hôpital public pourra vraiment rendre les services indispensables dont la population a besoin.
Hirsch fait un chantage à l’emploi. Il prétend que diminuer de quelques dizaines de minutes la journée de travail – mais pas du tout la charge quotidienne de travail – et donc diminuer le nombre de journées de RTT annuelles, permettrait de sauver 4 000 emplois dans les années à venir. Comme si chacun devait choisir entre sacrifier ses repos ou son emploi.
D’autres menaces sont à peine voilées. Hirsch a ainsi fait calculer qu’en 2014 si la journée de la Fête des mères avait été supprimée, l’AP-HP aurait économisé 161 postes de travail, ou 17 autres postes si la journée de la médaille du travail avait été supprimée ; que 16 postes auraient été économisés si deux journées de RTT étaient enlevées à ceux qui prennent des congés bonifiés pour aller en vacances dans leur famille outre-mer, ou 137 postes si les RTT n’étaient plus attribuées pendant les formations, absences pour causes familiales etc.