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Dans le monde
Intox autour de l’aide
En France comme en Grèce l’intoxication bat son plein et la population grecque est accusée de tous les maux.
« Les Grecs ne paieraient pas d’impôt ? » Faux. L’impôt est prélevé sur le salaire. Encore faut-il avoir un emploi et être déclaré par son patron. En revanche, les couches sociales aisées, professions libérales, patrons d’entreprises moyennes ou grandes, gros commerçants manient sans complexe l’évasion fiscale. Et certains de ceux-là font pression sur leurs salariés en annonçant qu’ils ne verseront les salaires que le 6 juillet, après le référendum.
« Chaque contribuable français devrait payer pour les Grecs ? » Les sommes les plus fantaisistes sont avancées, 600 euros, 750 et pourquoi pas 1 000. Les États ont racheté l’essentiel des obligations grecques dont les banques privées voulaient se débarrasser et la somme en question a été intégrée dans la dette globale du pays. Or aucun État ne rembourse jamais sa dette, il emprunte en permanence et l’intérêt des marchés financiers n’est pas de se faire rembourser le capital, mais de percevoir sans fin des intérêts. L’État français, en tant que créancier de la Grèce, a d’ailleurs perçu lui aussi des intérêts sur l’accroissement de la misère de la population grecque. L’aide versée à la Grèce a d’abord été, à 80 %, une aide aux banques européennes, 20 % seulement des sommes étant allées à l’État grec.
Dans tous les pays la population européenne a payé pour ses banquiers, qui sont prêts, avec l’aide de l’État, à la réduire au sort des Grecs si leurs intérêts l’exigent.