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Leur société
Réfugiés : sous le ciel de Paris...
Tout s’était à peu près bien passé, selon les autorités parisiennes et le ministre de l’Intérieur. La première expulsion du campement des migrants réfugiés depuis plusieurs mois place de la Chapelle, à Paris, sous le métro aérien, avait été « un relogement », selon la maire Anne Hidalgo. La deuxième évacuation était déjà moins montrable, la police ayant délogé tout le monde sans ménagement et détruit les maigres possessions des uns et des autres, tentes, couvertures…
Les personnes expulsées avaient été envoyées dans des centres d’hébergement d’urgence, certains à Paris, beaucoup en banlieue, Conflans-Sainte-Honorine ou Nanterre, par exemple. Parfois, il s’agit d’hôtels sociaux ne fournissant pas de nourriture, parfois de centre d’accueil nocturnes, avec obligation de quitter les lieux le matin. La dispersion des groupes venant des mêmes pays, l’éloignement des réseaux qui leur permettent d’envisager une solution, (départ pour un autre pays, aide financière ou administrative), la perte du peu de chaleur humaine qui s’était malgré tout construite, tout a volé en éclats avec les interventions brutales de la police.
Ces campements de fortune ne sont même pas des bidonvilles, sans le minimum d’hygiène nécessaire. Voir des êtres humains tenter d’y dormir, l’œil aux aguets de peur d’un contrôle, y survivre en attendant de fuir ailleurs, sans qu’il soit envisageable de remplir la moindre demande de droit d’asile, est proprement insupportable.
Mais cacher cette situation inhumaine par l’éloignement est aussi inefficace qu’un coup de peinture sur un mur pourri. Une grande partie des Érythréens, Soudanais, Sénégalais chassés du quartier de La Chapelle y sont donc revenus, square Jessaint, square Saint-Bernard, Halle Pajol ou ailleurs. Et les menaces d’expulsions n’y pourront rien.