Ils se sentaient volés, car dans d’autres sites Renault, les salariés qui font le même travail ont droit à des compensations salariales, du fait qu’ils travaillent en 5x8 heures.

Depuis des mois, malgré des multiples demandes, la direction refusait de discuter sérieusement de leurs revendications. Voyant que les discussions ne menaient à rien, les travailleurs se sont mis en grève le 22 juin dès 4 h 30. L’ensemble des 14 employés étaient présents, y compris ceux qui étaient en repos, avec la ferme intention de se serrer les coudes et de montrer d’entrée de jeu qu’ils étaient un bloc soudé.

Durant les deux jours de grève, ces travailleurs se sont réunis régulièrement pour discuter, s’organiser, échanger leurs points de vue, et décider de façon démocratique. Ils ne sont pas restés dans leur secteur à attendre, mais se sont tout de suite adressés à l’ensemble des travailleurs de l’usine : en manifestant, en discutant, en diffusant des tracts pour expliquer leur lutte.

En moins de 48 heures, la direction a dû céder. La position stratégique de ces travailleurs dans l’usine a sans doute compté. Leur victoire est due également au fait qu’ils ont réussi à gagner la sympathie, voire le soutien, de beaucoup d’autres dans l’usine. Et par-dessus tout, c’est leur cohésion et leur détermination qui ont emporté le morceau. Ils ont donc obtenu une augmentation de 20 % de leur salaire, ce qui représente au minimum 280 euros net mensuels. Ils ont donc pu reprendre le travail, fiers d’avoir fait reculer la direction.

Après cela, les discussions vont bon train dans les ateliers et dans les services de l’ensemble de l’usine. Car cela faisait bien longtemps qu’une grève n’avait pas été victorieuse sur le terrain des salaires.