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- Lutte ouvrière n°2463
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Dans les entreprises
Socprest – Noyelles-sous-Lens : en grève
Depuis le jeudi 8 octobre, 38 des 44 employées du service relation adhérents de la Socprest (filiale à 100 % de France Loisirs) sont en grève.
Sur le site de Noyelles-sous-Lens travaillent environ 500 salariés du groupe France Loisirs, répartis dans quatre filiales. La direction prend prétexte de la baisse des adhérents de France Loisirs et de la concurrence d’Internet pour transférer les salariées du service relation adhérents, qui répondaient aux courriers, vers une autre filiale, Marigny et Joly, pour des appels téléphoniques. Cela entraînerait une dégradation de leurs conditions de travail, avec des horaires fractionnés et à rallonge, jusqu’à 20 h 30 le soir, six jours par semaine, avec une pause de 2 h 30 en pleine journée. Il n’y a même pas de salle de repos correcte pour ceux qui habitent loin.
La direction prétend qu’elle ne pouvait pas discuter des conditions de travail avant que le transfert soit effectif, le lundi 12 octobre. Elle ne proposait à celles qui ne voudraient pas du transfert que d’abandonner leur poste pour être licenciées et finir à Pôle emploi.
Devant ce cynisme, près de 90 % du service est en grève, les salariées se relaient devant l’entreprise jour et nuit et distribuent des tracts à la population pour se faire entendre.
Elles demandent que les conditions de travail et les horaires soient améliorés et que d’autres solutions soient trouvées pour celles qui ne voudraient pas des nouveaux horaires et du nouveau métier. Il a fallu trois jours de grève pour que la direction rencontre les grévistes. Elle a accepté de ramener les horaires du soir de 20 h 30 à 20 heures. Ce n’est pas assez pour les grévistes, qui continuent donc leur lutte.
Le groupe Actissia est le numéro deux de la distribution de livres en France. Il possède France Loisirs et 200 librairies, emploie 4 500 salariés et a fait près de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012. Année après année, ces salariés ont rapporté des profits à ses actionnaires : d’abord au trust Bertelsmann et à la riche famille Mohn (qui est dans les 500 familles les plus riches du monde avec 3,8 milliards de dollars), jusqu’au patron actuel, Adrian Diaconu, un homme d’affaires qui s’est installé au Luxembourg et a racheté le groupe via son fonds d’investissement luxembourgeois ITS.
L’argent existe, il passe de main en main entre riches patrons et actionnaires. C’est à eux de payer pour assurer des conditions de travail correctes à tous les salariés et que personne ne se retrouve sur le carreau.