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Leur société
Manifestations interdites : s’exprimer de toute façon !
La manifestation en soutien aux migrants, organisée avant les attentats et prévue à Paris pour le dimanche 22 novembre, a été interdite par la préfecture de Police, dans le cadre d’une interdiction générale des manifestations sur le territoire d’Ile-de-France. Mais, à Lyon, une manifestation sur le même thème prévue le samedi 21 novembre a également été interdite.
Au même moment, la préfecture de Police de Paris annonçait par contre qu’elle tolérait « les rassemblements de fait sur les lieux des attentats à des fins commémoratives ». Et à Toulouse, samedi 21 novembre, plusieurs milliers de personnes pouvaient elles aussi manifester à des fins commémoratives. Derrière les prétendues mesures générales de sécurité, les préfectures ont évidemment ciblé leurs interdictions. Et d’ailleurs les manifestations qui devaient rassembler le 29 novembre les critiques de la COP21 ont été par avance interdites, elles aussi.
À Paris, malgré l’interdiction de la manifestation, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées le 22 novembre pour scander des slogans de soutien aux migrants et dénoncer l’état d’urgence et ses conséquences. Bien qu’il semble qu’il n’y ait pas eu d’affrontements sérieux avec la police, celle-ci a fait savoir le lendemain qu’elle avait identifié 58 manifestants dont elle transférait l’identité à la Justice, en vue d’une inculpation pour « participation à manifestation interdite ». Le gouvernement se montre ainsi prêt à jouer la fermeté envers des militants d’extrême gauche, alors même que depuis des semaines des manifestations d’extrême droite ont eu lieu à plusieurs endroits en France sans donner lieu à des poursuites judiciaires.
Dénoncer la politique abjecte du gouvernement à l’encontre des migrants est une nécessité, et elle l’est encore plus depuis les attentats, car la propagande antimigrants et anti-immigrés s’est encore renforcée. Heureusement, si les interdictions de manifester ont empêché une certaine expression politique publique, il en existe d’autres au moins aussi efficaces, comme celles consistant à s’adresser aux travailleurs dans les entreprises et dans les quartiers populaires pour lutter pied à pied contre l’influence des idées réactionnaires.
Lutte ouvrière continuera bien sûr à s’exprimer, notamment au travers de sa presse d’entreprise, en touchant un public bien plus large que celui d’une simple manifestation. Malgré l’état d’urgence imposé par le gouvernement Hollande, il est vital de ne pas se taire et d’exprimer les intérêts des travailleurs tant sur le terrain économique que sur le terrain politique, qu’il s’agisse de la question des migrants, de la politique guerrière de Hollande ou de sa politique antiouvrière.