- Accueil
- Lutte ouvrière n°2476
- À la SNCF, accident de Brétigny : la justice va-t-elle charger les lampistes ?
Dans les entreprises
À la SNCF, accident de Brétigny : la justice va-t-elle charger les lampistes ?
Jeudi 14 janvier, plusieurs cheminots appartenant au service Équipement de Brétigny-sur-Orge étaient convoqués au tribunal d’Évry en tant que témoins assistés dans le cadre de l’enquête sur le grave accident ferroviaire qui avait fait sept morts dans cette gare en juillet 2013. Ce type de convocation peut déboucher sur l’inculpation pour homicide des cheminots mis en cause, alors que la direction, encore une fois, n’est nullement inquiétée par la justice.
Dans cette affaire en effet la justice n’est pas impartiale et semble protéger la direction de la SNCF. En novembre 2014, un rapport commandé par le CHSCT avait pourtant conclu à la responsabilité accablante de la direction. Il expliquait le déraillement du train Paris-Limoges par le mauvais état d’une éclisse, une pièce métallique solidarisant les rails, qui avait cédé. À l’origine de cette situation, il mettait en avant la réduction drastique des effectifs et la raréfaction des visites d’entretien qui en découlait. Mais, contre toute évidence, la direction avait remis en cause ces résultats quelques mois plus tard, insinuant que l’expertise n’était pas sérieuse.
En juin 2015, les trois juges d’instruction chargés de l’enquête sur l’accident par le tribunal d’Ivry avaient demandé à être dessaisis du dossier, un fait rarissime. C’était pour eux une façon de dénoncer les moyens insuffisants dont ils disposaient pour y voir clair dans cette affaire. Cela avait débouché sur la nomination d’un juge d’instruction, de plusieurs greffiers et de deux substituts supplémentaires.
Aujourd’hui, l’enquête mène à la possible mise en cause des cheminots de base impliqués dans cette affaire. C’est absolument scandaleux : aucun cheminot n’a sa place dans un tribunal, c’est à la direction d’y répondre de sa politique.