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- Lutte ouvrière n°2478
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Leur société
Front national : comment plaire au grand patronat ?
Dans un entretien au Figaro du 20 janvier, Louis Aliot, vice-président du Front national, déclare que « l’État doit être au service des entreprises. » Comme tous les politiciens de droite et de gauche, quand Louis Aliot parle des « entreprises », il faut comprendre « patronat ». Il ne se distingue pas non plus de tous les politiciens qui, sous prétexte de défendre les petites entreprises, justifient les cadeaux aux plus grandes. L’État, dit-il, « doit peser sur un certain nombre de lois pour libérer, faciliter et simplifier le travail des PME ». Et d’ajouter : « Si l’on porte un discours social, il faut aussi l’avoir pour les entreprises. Il faut évoquer leur protection sociale, leurs régimes particuliers, leurs revenus et leurs impôts. » Derrière ces mots, c’est le programme classique de n’importe quel parti bourgeois : démolition du Code du travail, exonérations de cotisations sociales, baisses d’impôts au bénéfice des sociétés, etc.
Le FN a toujours été un parti bourgeois, mais ayant toujours été dans l’opposition, il a pu se donner une image différente des partis de gouvernement. Il a aussi défendu quelques mesures sociales pour plaire à un électorat ouvrier, écœuré à juste titre par le PS et la droite. Mais aujourd’hui qu’il pense être proche du pouvoir, il se soucie de rassurer et de séduire le grand patronat. Il veut lui montrer qu’il peut être aussi compétent que les autres partis pour gérer les affaires de la bourgeoisie, ce qui implique de faire les poches des classes populaires pour arroser le patronat.
Si des travailleurs pensent que le FN pourrait défendre un tant soit peu leurs intérêts, ils se trompent lourdement. Ni le FN, ni aucun autre parti, ne les défendra à leur place.