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Tribunal pénal international : justice en noir et blanc
Le 24 mars, venue au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye, aux Pays-Bas, entendre le verdict contre Radovan Karadjic, l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie, la journaliste Florence Hartmann a été arrêtée sans ménagements.
Elle a été conduite dans le quartier de haute sécurité de la prison de la ville, où sont détenus les criminels de l’ex-Yougoslavie qu’elle a toujours combattus. Elle y est restée cinq jours à l’isolement, dans une cellule éclairée 24 heures sur 24 et contrôlée toutes les 15 minutes, avant d’être relâchée le 29 mars, le tribunal la tenant pour quitte puisqu’elle avait accompli les deux tiers de sa peine.
Florence Hartmann avait été condamnée en 2007 à une amende, qu’elle a toujours refusé de payer, et qui s’était par conséquent transformée en peine de prison, pour avoir publié dans un livre deux décisions confidentielles du TPIY qui prouvaient l’implication de l’État serbe dans le massacre de 8 000 Bosniaques à Srebrenica, en 1995.
Deux jours plus tard, le jeudi 31 mars, le TPIY a relaxé le nationaliste serbe Vojislav Seselj, responsable notamment, selon l’accusation, de « multiples meurtres, persécutions, transferts forcés et tortures » commis en Bosnie, en Croatie et en Serbie… faute de preuves suffisantes. Les juges ont en outre estimé que « la ferveur politique nationaliste » qui avait poussé les milices qu’il contrôlait à commettre des massacres « n’était pas en soi criminelle ».
La vocation du TPI est en principe de combattre les crimes de guerre afin de favoriser la paix dans le monde. Dire le contraire expose à des poursuites.