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Dans le monde
Wikileaks, FMI : révélateur…mais pas une révélation
Au moment où les représentants du FMI et des institutions européennes reviennent négocier en Grèce, Wikileaks a révélé la teneur d’un entretien entre deux responsables du FMI, dont la chef de mission pour la Grèce. Il serait ressorti de leur conversation que la menace d’un défaut de paiement sur le gouvernement grec aurait pu être utile pour lui imposer des mesures encore plus dures concernant les retraites et la réforme fiscale.
Le gouvernement de Tsipras a protesté auprès du FMI, qui a refusé de commenter « des fuites ou de supposés rapports ». Pourtant, c’est une habitude des créanciers d’exercer un chantage sur le gouvernement grec, et en particulier sur celui de Tsipras. Chacune de leurs réunions a consisté en un marathon où les pressions s’accumulaient jusqu’à ce que le gouvernement cède à leurs exigences.
Le troisième mémorandum de juillet 2015 a exigé à la fois que les Grecs endettés perdent leur maison, que les retraités voient sabrer leur retraite, que l’on démantèle les services publics, que l’on privatise des infrastructures ou des entreprises à des prix bradés, etc. Le tout s’est accompagné de tentatives de déstabilisation, du chantage à ne pas verser de fonds supplémentaires, de bruits de faillite, suivis de démentis.
L’ancien ministre des Finances, Varoufakis, a déjà révélé la teneur de ce genre de réunion où le mépris des puissants s’étale face aux gouvernants de pays plus faibles, même quand ceux-ci sont prêts à leur obéir.
C’est à l’image de leur mépris pour les populations qu’ils sont prêts à écraser sans état d’âme.