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- Lutte ouvrière n°2489
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Eurostar – Paris-Gare du Nord : inquiétude et colère
À la gare du Nord de Paris, au départ des trains Eurostar pour la Grande-Bretagne, le 9 mars dernier on a compté 58 % de grévistes touchant à la fois la partie SNCF et la partie Eurostar.
Le matin, la maîtrise a essayé de faire tourner la billetterie mais, devant les problèmes non réglés et la file d’attente qui s’allongeait, le service a dû fermer. Le 31 mars, le pourcentage de grévistes était encore de 40 %.
L’inquiétude et la colère, face à la casse du Code du travail et à l’annonce du décret-socle contre les conditions de travail dans le ferroviaire, expliquent la mobilisation. Le mécontentement s’accumule depuis des années, du fait d’un manque d’effectif permanent : à l’Escale (enregistrement des billets et embarquement) par exemple, au lieu des vingt agents nécessaires, seuls dix sont prévus ; à la vente, deux agents restent et même parfois un seul, au lieu des trois nécessaires.
Dans les périodes de forte affluence, comme lors du week-end de Pâques, qui est tombé cette année en même temps que la fin des vacances à Londres, il peut y avoir jusqu’à 700 personnes par train. Quand un train est en retard ou que les contrôles à la douane se font plus poussés, la file d’attente peut aller jusqu’à l’extérieur de la gare ou jusqu’au niveau de l’accès RER. La zone de vente et d’attente avant l’enregistrement est noire de monde... avec seulement deux agents pour canaliser les flux.
Il y a deux ans, un poste de vigile a été supprimé. Récemment, suite aux attentats, les discours sur la sécurité se sont succédé, mais la demande d’un vigile supplémentaire n’a obtenu pour réponse que « On va voir »… Des caméras sont pointées vers les guichets et surveillent donc plus le personnel que la zone qui est en accès libre. Résultat : ce sont les passagers qui viennent signaler un bagage ou colis suspect !
Autant dire que, pour les salariés sous contrat SNCF comme pour ceux sous contrat de droit privé d’Eurostar, les dernières journées de mobilisation étaient bienvenues, qui ont permis au mécontentement de s’exprimer, avec les autres travailleurs.