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Leur société
Rennes : la police sème le désordre
Malgré les vacances scolaires, la manifestation du 9 avril à Rennes a réuni près de 5 000 personnes. Il y avait bien sûr moins de lycéens et d’étudiants, mais en revanche beaucoup de salariés venus de nombreuses entreprises, et une part significative de nouveaux manifestants pour qui il était plus facile de venir un samedi.
Ils n’ont pas été découragés par les descriptions des manifestations précédentes par la presse locale, outrancièrement focalisées sur la violence, elle-même largement liée au comportement des forces de l’ordre qui s’ingéniaient à semer le désordre.
Le préfet, avec le soutien de la maire socialiste, avait mobilisé des renforts de police sous prétexte d’éviter les incidents et de préserver ce qu’ils appellent l’hyper-centre de la ville, avec ses commerces, mais où se trouvent aussi la place de la Mairie et celle du Parlement, lieux traditionnels de rassemblements populaires.
Cette police ne s’est pas contentée de protéger la zone concernée. Elle est allée au contact des manifestants, n’hésitant pas à envoyer des groupes de combat casqués et matraque à la main au cœur du cortège. Elle a aussi tiré des grenades à l’aveugle sur le cortège, celles-ci explosant au hasard parmi des manifestants situés à 300 mètres des tirs. En explosant, des grenades ont brûlé des vêtements et bien sûr noyé les manifestants sous les gaz, les obligeant à se disperser. Ces tirs auraient pu tomber sur des enfants, nombreux dans ce cortège familial.
La police a aussi chargé violemment des manifestants qui n’avaient rien de menaçant pour elle. Quoi qu’en dise le préfet, ces charges ont provoqué de multiples blessures.
Dispersée plusieurs fois par les interventions de la police, la manifestation s’est à chaque fois reformée pour aller au bout du parcours et continuer à dénoncer le projet de loi. Les agissements de la police n’ont réussi qu’à faire grandir la colère contre le gouvernement et ses sbires.
Dans ces conditions, il n’y a pas à s’étonner si quelques centaines de jeunes n’ont pas voulu en rester là et sont repartis en manifestation vers le centre-ville pour répondre aux provocations policières.
Les incidents provoqués par la police ont permis aux médias locaux de parler encore une fois de la violence des manifestants et de justifier les choix du préfet. Une campagne qui ne suffira pas à décourager ceux qui sont décidés à lutter pour imposer le retrait du projet de loi.