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Leur société
EDF : des milliards pour les capitalistes, l’austérité pour les salariés
L’État n’a pas d’argent, les caisses sont vides, le gouvernement met les collectivités locales au régime sec et impose des sacrifices sans fin à la population laborieuse sous prétexte de réduire les dépenses publiques. Mais tout d’un coup, il vient de décider une augmentation de capital d’EDF de quatre milliards d’euros. L’État, actionnaire principal d’EDF, lui donnera trois milliards, laissant les investisseurs privés apporter le milliard restant.
De plus, l’État, toujours grand seigneur, renonce au paiement cash des dividendes auxquels il aurait droit en 2016 et 2017 après avoir fait le même geste déjà en 2015. Il accepte qu’EDF lui donne l’équivalent en actions. Cela évitera à EDF de débourser quelque 2 à 3 milliards d’euros lors des deux prochaines années après avoir déjà ainsi économisé 1,8 milliard en 2015.
La raison de cette recapitalisation est probablement assez simple. EDF, entreprise déjà endettée (de 37 milliards d’euros) doit faire de nouveaux emprunts auprès des organismes financiers, pour rénover les centrales nucléaires et pour le projet de deux réacteurs EPR en Grande-Bretagne, projet très controversé aussi bien au sein d’EDF qu’en Grande-Bretagne. Il s’agit de montants gigantesques. Le soutien de l’État envers EDF indique aux prêteurs qu’ils peuvent y aller et confier des milliards supplémentaires à EDF.
Derrière les financiers, il y a aussi les industriels. La rénovation des centrales ainsi que le projet britannique doivent faire travailler une myriade d’entreprises qui toutes attendent le feu vert d’EDF. EDF a toujours été une vache à lait pour les industriels et les banques, et les caisses d’argent public sont grandes ouvertes pour subventionner tout ce beau monde.
La direction EDF n’est pas gênée d’annoncer dans le même temps vouloir faire des économies au détriment des augmentations de salaire du personnel et supprimer encore plus de postes que déjà annoncé, sous prétexte d’équilibrer ses comptes. En outre le PDG ne cesse de répéter qu’il faut « un rattrapage sur les tarifs réglementés des particuliers », autrement dit une augmentation des factures !
En résumé : des sous et des commandes pour les capitalistes, un serrage de ceinture pour les travailleurs et pour les clients.