Les militants de la grève discutent beaucoup du contexte de mobilisation des travailleurs des raffineries et de l’opportunité de renforcer le combat de tous contre la loi travail, et contre ce gouvernement qui exécute les quatre volontés du patronat avec une arrogance et un mépris dignes des pires hommes de droite.

L’appel de la CGT a été largement relayé dans les médias, où son tract dans les bus a été dénoncé à cause d’un dessin avec des bâtons de dynamite. La campagne médiatique d’amalgames visant la « CGT jusqu’au-boutiste » bat son plein.

Outre la loi travail, la politique de la RATP est aussi visée, avec un bénéfice record de 375 millions d’euros et… 0 % d’augmentation. La direction se sert de l’ouverture du réseau bus, RER, métro à la concurrence, dans quelques années, pour préparer une attaque sur les horaires de travail actuels et réorganiser les services en supprimant des emplois, en externalisant des salariés RATP vers des filiales. La pression disciplinaire est devenue permanente, avec des sanctions, des licenciements et un flicage de plus en plus poussé, avec un fichage des travailleurs sur le RER A, selon leur implication dans les mouvements.

Dernièrement, un échange de mails entre cadres a aussi montré la procédure mise en place pour contrecarrer des déclarations d’accidents de travail, selon une politique semblable à celle que les travailleurs subissent dans de très nombreuses entreprises.

Il y a donc toutes les raisons de faire grève. Jusqu’à maintenant, la tactique de la CGT a usé une partie des militants, qui ont eu du mal à défendre les appels ponctuels à des journées d’action depuis le 9 mars, du fait du manque de visibilité de la suite. Alors que la situation à la SNCF, avec son ouverture à la concurrence, préfigure ce qui va se passer à la RATP, les appels étaient chaque fois faits sur des journées différentes de celles de la SNCF.

Malgré ces obstacles à la mobilisation, l’appel de la CGT à entrer en grève le 2 juin de façon illimitée peut permettre d’engager la lutte aux côtés des autres travailleurs, pour faire reculer le gouvernement et la direction de la RATP qui s’apprête, elle aussi, à se servir de la loi El Khomri contre tous les salariés de la RATP.