Belgique : début d’une riposte des travailleurs08/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2497.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : début d’une riposte des travailleurs

Mercredi 25 mai, dans toute la Belgique, des cheminots ont arrêté le travail. Cette grève qui, en Wallonie, a paralysé le rail pendant plus d’une semaine, fait suite à une circulaire de la direction leur annonçant la suppression de plusieurs jours de récupération.

Il ne s’agit là que d’un aspect d’un plan d’économies et de restructuration des chemins de fer belges visant 20 % de hausse de productivité d’ici 2019. Sous prétexte de compétitivité en vue de la libéralisation du transport de voyageurs des chemins de fer en Europe en 2023, les cheminots qui partent en retraite ne seraient remplacés que très partiellement. D’après les calculs des syndicats, si ce plan passe, jusqu’à 6 000 des quelque 34 000 cheminots disparaîtraient.

De telles attaques mettent aussi en cause la place des syndicats à la SNCB où 85 % du personnel est syndiqué : il n’y a pas d’élections sociales ; les mandats syndicaux et les dotations aux syndicats sont répartis en fonction du nombre d’affiliés ; des représentants syndicaux siègent au conseil d’administration. Tout cela pourrait radicalement changer si la SNCB venait à être privatisée.

Face aux menaces de révocation pour ne pas avoir respecté le préavis de grève, les cheminots ont repris le travail, mais ils ne sont pas rentrés vaincus et un préavis de grève a été déposé pour le 12 juin.

Mais c’est dans l’ensemble du secteur public que les travailleurs et les syndicats sont confrontés à de telles attaques. Le gouvernement veut y imposer des économies drastiques : 30 % sur les investissements, 20 % sur les frais de fonctionnement, 10 % sur les frais de personnel !

En même temps, le gouvernement fédéral a annoncé vouloir « réformer » le droit du travail dans le même sens que la loi El Khomri en France, et aussi mettre les budgets de la fonction publique en équilibre en réduisant les retraites des fonctionnaires.

De leur côté, les gardiens de prison en Wallonie et à Bruxelles en sont à leur sixième semaine de grève pour exiger des effectifs. Bien que quatre syndicats sur six aient signé un accord avec le ministre et que le salaire de mai ne sera pas versé, les grévistes ont voté la poursuite de la grève à plus de 90 %.

C’est dans ce contexte que les directions syndicales ont appelé à la mobilisation avec plusieurs manifestations et journées de grève, notamment dans les transports en commun et dans l’enseignement et même les magistrats envisagent de faire grève contre le manque de personnel, de greffiers et de moyens.

Le mot d’ordre de grève est surtout donné par la partie francophone de la CGSP (Centrale générale des services publics – une section du syndicat socialiste FGTB), tandis que les parties flamandes des appareils syndicaux appellent surtout à des manifestations.

Au-delà des limites des appareils syndicaux, surtout préoccupés de défendre leur existence, au-delà de la politique politicienne, au-delà des divisions linguistiques, les travailleurs doivent se donner les moyens de défendre leurs intérêts en commun, pour exprimer leurs propres revendications et se donner leur propre direction.

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