À l’issue de la 21^e conférence sur le climat, la presse n’avait pas assez de mots pour célébrer cet « accord historique » et le gouvernement français s’étouffait de fierté, prétendant y avoir joué le premier rôle.

Huit mois plus tard, cet accord est toujours lettre morte. En effet, seuls 23 pays, représentant au total 1 % des émissions de gaz à effet de serre, l’ont officiellement ratifié.

Quand bien même ce nombre augmenterait, cela ne changerait pas grand-chose à la menace qui pèse sur le climat, le texte n’étant pour l’essentiel qu’une déclaration de bonnes intentions, et chaque État marchande ses engagements afin de ne surtout rien faire qui puisse écorner les intérêts de ses grandes entreprises.

Des vingt conférences précédentes, il ne reste pas grand-chose. Le système des quotas de CO2 a donné aux capitalistes un nouveau terrain de spéculation. En achetant et vendant des droits à polluer, les subventions diverses au titre de la transition énergétique ont alimenté les profits des plus grandes entreprises, et les rares mesures contraignantes ont surtout pesé sur les populations, sous forme d’interdictions diverses et de taxes dites écologiques.

Il ne pourra pas en être autrement tant que l’économie sera gouvernée par la recherche du profit maximum. En attendant, que ceux qui espèrent encore que le capitalisme peut assurer un meilleur avenir à notre planète se rassurent : la COP 22 est déjà en préparation...