Mardi 6 septembre, à Forges-les-Bains dans l’Essonne, un centre d’hébergement appartenant à la mairie de Paris a été incendié. Ce centre, destiné à accueillir en octobre 91 réfugiés, sera géré par Emmaüs solidarité. C’est la deuxième fois qu’il est l’objet de dégradations volontaires puisque, le samedi précédent, des robinets avaient été laissés ouverts, provoquant une inondation et un effondrement des plafonds. Une plainte a été déposée par la mairie de Paris.

La mairie de Forges-les-Bains comme une partie des habitants se sont opposés au projet. Une centaine de personnes avaient manifesté quelques heures avant l’incendie. Les arguments des opposants au projet sont dans l’air du temps et reprennent les préjugés que les politiciens de tout bord distillent depuis des mois. Heureusement, des habitants indignés de cet incendie ont fait entendre un autre son de cloche en montrant leur solidarité à l’égard des réfugiés.

Dans un communiqué de presse, Bernard Cazeneuve promet que, si l’hypothèse de l’acte malveillant se confirme, « tout sera entrepris pour interpeller au plus vite et remettre à la justice les auteurs de cet acte abject ». Il a beau jeu de s’indigner. Il fait partie d’un gouvernement dont le Premier ministre n’a eu de cesse d’alimenter la méfiance à l’égard des réfugiés, comme en novembre dernier, lorsqu’il affirmait que « la population ne comprendrait pas que l’on continue à laisser les frontières ouvertes après les attentats ? », sous-entendant que les réfugiés, pourtant les premières victimes de Daech, auraient quelque chose à voir avec cette organisation terroriste. C’est bien également l’attitude du gouvernement à l’égard des réfugiés qui alimente le climat xénophobe.