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Leur société
Prisons : une situation honteuse
À la prison de Fresnes, détenus et surveillants doivent vivre au milieu des rats qui pullulent. C’est ce que dénonce l’Observatoire international des prisons (OIP), qui a assigné l’État en justice.
« Au rez-de-chaussée, la prison est envahie par des rats. Dans l’allée qui conduit aux cours de promenade, il y en a des dizaines », a ainsi témoigné un détenu. De son côté, le syndicat FO dénonçait en juin dernier à la justice, au nom du comité d’hygiène et sécurité (CHSCT), le fait que « les postes de travail (table de division, ordinateurs), bureaux, salles de repos sont continuellement souillés par les déjections de ces nuisibles ».
Deux détenus ont même été atteints de leptospirose, une maladie bactérienne qui peut être mortelle dans les cas les plus critiques. Une enquête de l’Agence régionale de santé, déclenchée pour enrayer une éventuelle épidémie, a confirmé que ces deux cas étaient liés à la présence des rats. À ceux-ci s’ajoutent les cafards qui prolifèrent, ainsi que les punaises qui piquent les détenus pendant leur sommeil.
Ces conditions d’hygiène lamentables aggravent encore les méfaits de la surpopulation carcérale, maintes fois dénoncée mais jamais enrayée. Il y a actuellement 11 000 détenus de trop par rapport à la capacité théorique d’accueil des prisons françaises, et 1 600 d’entre eux dorment sur des matelas à même le sol. Ces chiffres étaient cités par la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, l’ancienne élue socialiste Adeline Hazan, lors de la visite de Manuel Valls à la prison de Nîmes, qui accueille 406 détenus pour une capacité de 192 places.
En envoyant en prison des délinquants ou supposés tels, les dirigeants de l’État prétendent protéger la société. Mais les conditions indignes qu’ils imposent aux détenus montrent qu’eux-mêmes n’ont aucun respect de la personne humaine.