Nathalie Arthaud a signé la pétition « Non à la candidature de Paris aux Jeux de 2024 », lancée récemment à l’initiative de plusieurs intellectuels et qui dénonce « cet indécent gaspillage financier, économique et écologique ».

En effet, si les JO sont l’occasion d’énormes profits pour les grands groupes capitalistes, ils se traduisent par des dettes colossales pour les villes et les États organisateurs, que leur population doit payer. Et, depuis cinquante ans, la tendance est à l’explosion des coûts, qui dépassent en moyenne deux fois et demie l’estimation initiale !

Ces faits sont connus, mais cela n’empêche pas les politiciens français de se bousculer pour être les meilleurs soutiens à la candidature de Paris aux JO de 2024. Ils parlent d’une grande fête du sport qui profiterait à tous, puisque ce serait l’occasion d’investir dans les transports, de construire de nouveaux logements et de créer des emplois. Mais, de Rio à Athènes, en passant par Londres, la réalité est toujours la même : les infrastructures et les logements créés à l’occasion des JO ne répondent pas aux besoins des populations, qui se retrouvent par contre à payer la facture.

Les emplois, précaires, disparaissent aussi à la fin des Jeux. Ce n’est pas la cause du sport que les politiciens partisans des Jeux défendent, mais celle des trusts du BTP, des géants de l’assurance, des grandes marques de vêtements et d’équipements sportifs et autres vendeurs de sodas, saisissant en prime l’occasion de faire retentir leur petite musique chauvine.

Dans ce monde dominé par le capitalisme, les JO sont avant tout une gigantesque foire commerciale. Le sport pourrait être autre chose, une activité utile à l’épanouissement de chaque individu, s’il n’était pourri, comme bien d’autres activités humaines, par une organisation sociale où l’argent est roi.