- Accueil
- Lutte ouvrière n°2518
- La Redoute : licenciement indigne
Dans les entreprises
La Redoute : licenciement indigne
Lundi 31 octobre, à Wattrelos près de Lille, 70 travailleurs ont débrayé et se sont rassemblés à l’entrée de La Martinoire, le site de préparation de commandes de La Redoute, pour protester contre la menace de licenciement d’une travailleuse mère de deux enfants.
Depuis des mois, cette salariée, qui jusque-là travaillait en équipe de jour, alertait la direction par des courriers restés sans réponse. Elle expliquait qu’elle ne pourrait intégrer la nouvelle unité de production aux horaires d’après-midi (14 h-21 h 30) imposés par la direction, après des mois de conflit. Elle ne veut pas que ses deux enfants restent seuls le soir jusqu’à 22 h.
La direction pourrait pourtant la muter en équipe du matin, où des places se sont libérées. Elle pourrait aussi la muter au siège à Roubaix, qui recrute en ce moment et où elle avait d’ailleurs postulé. Alors, quand cette travailleuse a reçu son avis de mutation à la nouvelle unité pour lundi 24 octobre, elle a prévenu la direction qu’elle ne pourrait prendre son poste à 14 heures et qu’elle continuerait donc à travailler à ses horaires habituels, à l’ancienne usine qui est toujours en fonctionnement.
Le mardi, c’est accompagnée par une quarantaine de travailleurs qu’elle s’est rendue à son poste de travail. La direction lui a alors remis une lettre de mise à pied conservatoire, avant licenciement pour faute. Le comble est que l’après-midi même la direction demandait à l’ensemble des salariés mutés dans la nouvelle unité de revenir dans l’ancienne usine, à leurs anciens horaires !
Alors, dans les ateliers, le mécontentement est grand, et ceux qui ont débrayé ce lundi ont à la fois exprimé leur soutien à leur camarade et dénoncé la manière dont La Redoute voudrait traiter les autres salariés, ceux qui ont les mêmes problèmes d’horaires et ceux qui ont des inaptitudes. Tout le monde pense que la direction va vouloir mettre dehors les anciens, qui ont été usés par des années de travail.
De plus, les autres sujets de mécontentement se multiplient : heures supplémentaires obligatoires et samedis imposés, travail des jours fériés, à commencer par le 1er et le 11 novembre. Et les conditions de travail se dégradent dans l’ancienne unité, où plus rien n’est entretenu en prévision du déménagement, remis de mois en mois à cause de gros problèmes techniques.
Un appel à la grève avec défilé dans les ateliers était lancé pour le jour de la Toussaint.