Mineurs isolés, dernier souci des gouvernements02/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2518.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mineurs isolés, dernier souci des gouvernements

Lors du démantèlement de la « jungle » de Calais, tous les mineurs isolés auraient été, selon la formule gouvernementale, mis à l’abri. Ceux qui restent à Calais sont hébergés dans le camp fermé de containers chauffés Jules-Ferry, transformé désormais en centre d’accueil provisoire (CAP), qui leur est réservé et qui en accueille 1 500.

Ces mineurs y attendent l’examen de leur dossier, dans l’espoir d’être accueillis en Grande-Bretagne. Mais le centre a affiché complet, et plusieurs dizaines d’entre eux ont dû dormir dehors, ce qui a été dénoncé par les associations, qui savent que de telles conditions les rendent plus vulnérables à tous les trafics.

Les autorités ont accusé des migrants de se faire passer pour mineurs. Le tri entre mineurs et majeurs s’est fait au faciès, puis par un entretien de moins de cinq minutes. Des mineurs, classés comme majeurs après cette procédure expéditive, ont donc été envoyés dans des centres pour adultes, et les liens avec les associations qui les suivaient ont été rompus. François Hollande a annoncé son souhait d’évacuer progressivement, mais très rapidement, les mineurs du CAP de Calais, pour les envoyer vers des centres d’accueil et d’orientation. Mais, parmi ceux qui y ont été dispersés, la moitié les ont déjà quittés pour revenir sur Calais.

Le gouvernement anglais demande à la France d’assumer « comme il se doit » la protection des mineurs sur son territoire. Le gouvernement français réplique en demandant à son homologue britannique d’accélérer le processus d’accueil des mineurs isolés. Mais, depuis le 17 octobre, 274 mineurs seulement ont été admis en Grande-Bretagne. Le président LR de la région Hauts-de-France a demandé dans un communiqué à Londres d’assumer ses responsabilités, et une centaine de parlementaires français (PS et PRG) viennent d’adresser à ce sujet une lettre ouverte à la ministre de l’Intérieur britannique.

Les autorités des deux pays poursuivent donc leurs discussions, mais elles peuvent durer encore des semaines et, pendant ce temps, les jeunes doivent attendre. Certains tuent le temps en jouant au foot sur le no man’s land déserté, au milieu des cendres et des carcasses de cabanes et de caravanes broyées par les pelleteuses, où se terrent encore des adultes qui espèrent toujours tenter le passage de la Manche.

En Grande-Bretagne comme en France, il faut continuer à protester contre une telle indignité.

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