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Leur société
Paris : cachez ces migrants que je ne saurais voir
L’évacuation du campement des migrants du quartier Stalingrad a débuté lundi 31 octobre par un contrôle de leur situation administrative. Le but était de faire le tri entre les « bons », ceux qui ont fui la misère engendrée par la guerre, et les autres, qui ont fui la misère engendrée par des siècles de pillage capitaliste des richesses de leur pays.
Pour Hollande, Valls, la ministre écologiste du Logement Emmanuelle Cosse, la maire de Paris Anne Hidalgo et ses soutiens du PS, et autres politiciens qui se prétendent humanitaires, cette deuxième catégorie n’a pas à être accueillie en France, même s’il ne s’agit que de quelques milliers de personnes cherchant à gagner leur vie dans un des pays les plus riches de la planète. Seuls les demandeurs d’asile pourront rester, les autres seront expulsés.
Les forces de police sont intervenues violemment, réveillant les migrants qui dormaient et les chassant de leur tente ou de leur abri de fortune. Ils ont été ensuite conduits sans ménagement dans un commissariat, et seuls ont été relâchés ceux qui pouvaient prouver qu’ils étaient demandeurs d’asile. Les autres ont été envoyés dans des centres de rétention en attendant leur expulsion du pays. Mais combien, parmi ceux-ci, ont eu le temps de récupérer leurs papiers d’identité et leurs autres formulaires, vu la façon dont ils ont été sortis du camp ?
Aussitôt après que les réfugiés eurent été emmenés, leurs tentes, matelas, duvets, ainsi que la nourriture et les maigres affaires personnelles obtenues grâce à la solidarité d’associations ou de gens du quartier ont été jetés dans une benne à ordures. Les migrants relâchés après le contrôle de police se sont ainsi retrouvés sans rien.
Un centre d’accueil d’urgence pour les réfugiés doit s’ouvrir très prochainement dans l’arrondissement voisin. Mais, pour l’adjointe PS à la mairie de Paris chargée, entre autres, de la question des migrants, il n’est pas question d’y loger les expulsés de Stalingrad. Ce centre sera destiné à accueillir pour quelques jours seulement les nouveaux arrivants, pour là aussi faire le tri.
Pour les pauvres et les opprimés de la planète, la France terre d’asile signifie, au mieux, un territoire où errer de camp en camp et, au pire, le renvoi vers le pays qu’ils ont fui.