Depakine : action de groupe contre Sanofi14/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/LO2524.jpg.445x577_q85_box-0%2C15%2C189%2C259_crop_detail.jpg

Leur société

Depakine : action de groupe contre Sanofi

Quatorze victimes de la Depakine ont engagé mardi 13 décembre une procédure judiciaire collective contre les laboratoires Sanofi. C’est la première fois que cette possibilité s’offre à des victimes de se regrouper dans une action de groupe.

Le laboratoire Sanofi est accusé d’avoir commercialisé depuis cinquante ans la Depakine, un médicament antiépileptique qui a provoqué des malformations congénitales et des troubles graves du comportement chez les enfants dont les mères en prenaient pendant leur grossesse. Dès l’an 2000, des études avaient mis en évidence la responsabilité de la Depakine. Mais il a fallu attendre 2006 pour que la notice du produit dans le dictionnaire des médicaments Vidal déconseille l’antiépileptique pendant la grossesse. Ce n’est qu’en 2008 que le risque élevé de troubles graves du développement et/ou de malformations congénitales a été indiqué noir sur blanc. Entre-temps, selon les chiffres de l’Assurance-maladie, plus de 1 000 enfants sont nés atteints de malformations et entre 3 000 et 4 000 souffraient de troubles du comportement.

À l’annonce du scandale, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait déclaré que les victimes de la Depakine allaient être indemnisées rapidement, ne voulant pas voir se reproduire le drame du Mediator, où les victimes se battent contre les laboratoires Servier qui fait feu de tout bois pour ne rien payer. Mais Marisol Touraine considère que c’est à l’État de payer et ne prend aucune mesure contre Sanofi, pourtant totalement responsable.

On ne sait pas si la nouvelle possibilité juridique de porter plainte en groupe permettra de faire avancer les procédures et de faire payer Sanofi, mais les victimes de ce trust et de son exigence de rentabilité ont toutes les raisons d’y recourir.

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