Luxleaks : il a dit la vérité, il faudra l’exécuter14/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/LO2524.jpg.445x577_q85_box-0%2C15%2C189%2C259_crop_detail.jpg

Leur société

Luxleaks : il a dit la vérité, il faudra l’exécuter

Le procès en appel concernant le Luxleaks (Luxembourg – fuites, en anglais) vient de s’ouvrir dans le grand-duché. En première instance, deux anciens employés du cabinet PricewaterhouseCoopers, qui avaient dénoncé le système quasiment industriel d’évasion fiscale avec l’accord des autorités, avaient été condamnés à de la prison avec sursis ainsi qu’à une amende.

Un journaliste qui avait réalisé une émission à la télévision sur le sujet était également inculpé, mais pas condamné. Les trois protagonistes se retrouvent donc à nouveau devant le tribunal du Luxembourg.

Ils avaient dénoncé les accords légaux, mais secrets, entre le fisc luxembourgeois et des centaines de multinationales, pour que celles-ci ne paient quasiment aucun impôt, ou sinon à des montants ridiculement faibles. Le cabinet PricewaterhouseCoopers a porté plainte contre les ex-employés, accusés d’avoir dérobé des secrets et de les avoir révélés.

Les lanceurs d’alerte ont reçu une multitude de soutiens. Néanmoins rien n’y fait, le tribunal poursuit son travail. De toute évidence, les autorités luxembourgeoises sont non seulement complices d’une évasion fiscale à très grande échelle, mais ce sont même elles qui l’ont organisée et elles n’ont pas la moindre intention de revenir là-dessus. Le système est surréaliste. Ainsi, 1 600 entreprises ont déclaré la même adresse au n° 5 d’une rue du Luxembourg !

Mais le Luxembourg n’est pas seul en cause. D’autres pays européens pratiquent de même, comme la Suisse, où des lanceurs d’alerte avaient été également poursuivis par la justice.

Non seulement les dirigeants européens sont parfaitement au courant de cette fraude gigantesque, en tête de laquelle on trouve l’ancien Premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker, devenu ensuite président de la Commission européenne, mais ils n’ont pas vraiment l’intention de changer les choses. En fin de compte, l’organisation de l’évasion fiscale tous azimuts n’est qu’une autre façon pour les États d’être agréables aux groupes capitalistes.

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