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- Lutte ouvrière n°2535
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Nathalie Arthaud, candidate communiste – Faire entendre le camp des travailleurs
Le mythe d’une police républicaine
Nathalie a reçu un courrier adressé par un ancien policier et militaire qui, tout en s’affirmant communiste, pense que la police est une institution comme les autres, souffrant avant tout du sous-effectif. Il explique y avoir « trouvé des gens ouverts » et même y avoir « défendu les idées communistes et trouvé de l’écho chez certains ». Voici des extraits de la réponse de notre camarade :
« Cher Camarade,
(…) Évidemment, il y a toutes sortes de policiers. Et si certains se comportent comme de vrais soudards, d’autres non.(…) Bien des policiers, par leur quotidien, sont aux premières loges des drames de cette société, comme d’autres professions d’ailleurs. Cela peut en révolter certains. Cela peut en pousser d’autres au cynisme (…).
Tu fais le parallèle entre l’armée, la police et les autres « institutions » comme tu dis, comme la santé ou l’enseignement. Et là, je ne suis plus d’accord avec toi, car l’armée et la police ne sont pas des institutions comme les autres.
La police et l’armée sont des appareils de répression, dont l’objectif fondamental est de réprimer. Réprimer des travailleurs quand ils contestent ou quand ils se révoltent, réprimer des peuples à travers le monde quand ceux-ci ne sont plus soumis au dictateur local qui sert les intérêts des capitalistes français. Valls a envoyé les CRS contre les travailleurs durant la mobilisation contre la loi El Khomri, comme dans le passé un de ses prédécesseurs socialistes, Jules Moch, avait envoyé l’armée contre les mineurs en grève.
Bien sûr, la police a d’autres fonctions, qui apparaissent comme utiles à la population, que tu cites toi-même : soutenir les femmes battues, les gamins meurtris. (…) Mais il n’empêche. En tant que communiste révolutionnaire, je suis opposée à l’existence d’appareils de répression au-dessus de la population, indépendants d’elle, ayant autorité sur elle, dont les membres ne sont pas élus et qui n’ont de comptes à rendre qu’à leurs supérieurs.
Ma conviction est qu’il serait possible de construire un État infiniment plus démocratique que l’État actuel, en permettant à toute la population de participer directement à toutes les tâches de police et de justice, ou d’exercer un contrôle permanent sur ceux qui en ont la charge (…).
Fraternellement »