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Leur société
Migrants : une situation révoltante
Le 10 avril, le camp d’accueil des migrants de Grande-Synthe, près de Dunkerque, a subi un incendie, faisant suite selon les autorités à des rixes entre les occupants. Le résultat est en tout cas que 1 400 migrants de plus se retrouvent sans structure d’accueil.
Ce camp ne sera pas le seul centre d’hébergement de migrants à être fermé. Un peu partout en France, des lieux d’asile trouvés dans l’urgence pour accueillir les réfugiés victimes de la guerre ou de la famine vont fermer leurs portes.
Cela concerne les centres de vacances, pour les enfants ou les familles, et d’autres bâtiments mis à la disposition des organisations d’aide aux migrants. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, un bâtiment du campus de Saint-Martin-d’Hères, près de Grenoble, fermera le 30 avril. Là comme ailleurs, des liens d’entraide s’étaient tissés avec les résidents, qui vont de fait disparaître.
De toute façon, le gouvernement l’a maintes fois répété, ces camps n’ont pas pour vocation de durer, ils ne sont pour lui que des abris provisoires en attendant que soient examinées – et bien souvent rejetées – les demandes d’asile.
Que vont devenir ces réfugiés ? Seuls les plus chanceux, si l’on peut dire, seront accueillis dans un autre centre, toujours de façon provisoire. Mais beaucoup sont sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) et ils seront renvoyés, soit dans le premier pays qui les a accueillis quand ils ont mis le pied dans l’Union européenne, soit dans celui qu’ils ont fui. Face à cette alternative, la plupart en seront réduits à retourner vivre dans la rue pour échapper à l’extradition.
Quand la présence de ces miséreux se fait trop visible, et même quand les habitants des quartiers où ils se regroupent manifestent ouvertement leur solidarité, le gouvernement envoie la police. Ainsi sont traités dans ce pays riche ceux qui ont tout perdu.