Mercredi 7 juin, une centaine de personnes, majoritairement des sans-papiers, manifestaient leur colère devant la préfecture de Bobigny. Il y avait de quoi.

On sait l’extrême difficulté des étrangers pour obtenir un titre de séjour. On voit les files interminables, les longues heures d’attente, dès l’aube, de ces hommes et de ces femmes qui espèrent un hypothétique rendez-vous. « Il y a parfois quatre mois d’attente pour un préaccueil, puis encore quatre mois pour l’enregistrement de la demande », dit un militant associatif.

Alors, la préfecture de Bobigny a décidé, pour, dit-elle, « éviter de longues heures d’attente sans certitude de pouvoir être reçu », la mise en place d’une réforme. On s’attendrait à des embauches, des lieux, des services… Pas du tout. Depuis le mois de mars 2017, les demandeurs doivent faire leur demande par… Internet ! Au téléphone, le disque répond « En ce qui concerne le service des étrangers et des naturalisations, il n’y a plus d’accueil téléphonique, les demandes de rendez-vous se font uniquement en ligne sur le site. » Et la préfecture de Bobigny n’est pas la seule à avoir mis en place cette numérisation des procédures de demande de titre de séjour.

Pour les migrants, pas de boulot, donc pas d’argent, donc pas d’ordinateur et pas d’abonnement…mais l’assurance d’une multiplication des obstacles et des entraves de la part de l’État.