Yémen : la population victime de la guerre21/06/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/06/2551.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Yémen : la population victime de la guerre

En plus d’une dizaine de milliers de morts dus directement à la guerre, c’est maintenant une épidémie de choléra et la menace d’une famine qui frappent le Yémen, pays très pauvre à la pointe sud-ouest de la péninsule d’Arabie.

Le Yémen est la cible depuis mars 2015 des bombardements d’une coalition groupant principalement l’Arabie saoudite, les Émirats et l’Égypte, avec une aide technique et en armements de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Les bombardements visent la région du Nord, qui constitue la partie la plus peuplée du pays, autour de la capitale Sanaa, contrôlée par les forces houthistes, suspectées d’être amies de l’Iran, puissance rivale de l’Arabie saoudite pour l’hégémonie dans la région.

La coalition, appuyée par les grandes puissances, veut resserrer l’embargo déjà en place, voire lancer une offensive militaire contre le port de Hodeïda contrôlé par les houthistes. Des grues de déchargement ont déjà été atteintes par des bombardements, alors que ce port situé sur la côte ouest assure 80 % à 90 % des importations de nourriture, de médicaments et de carburant du Yémen et que c’est par là que transite l’aide des organisations humanitaires.

Parmi les 27 millions d’habitants, plus de 23 millions sont en danger alimentaire et la moitié de la population ne dispose pas d’un accès à l’eau potable. Le choléra, qui existait de façon endémique, s’est donc propagé en épidémie. Entre 3 000 et 5 000 nouveaux cas sont enregistrés actuellement chaque jour.

Depuis le début du conflit, les bombardements de la coalition ont détruit un tiers des centres de santé, dont un hôpital de Médecins sans frontières. Les coupures d’électricité sont quotidiennes, au nord du pays le personnel médical n’est plus payé, il manque de médicaments du fait de l’embargo. Et, comme le souligne un responsable de Médecins du monde, « nos équipes se prennent des bombes fournies par la France ». Celle-ci défend là-bas des « valeurs » qui sont d’abord celles des marchands de canons.

Partager