- Accueil
- Lutte ouvrière n°2573
- Lyon : l’État fait la chasse aux jeunes migrants
Leur société
Lyon : l’État fait la chasse aux jeunes migrants
À Lyon, lors de la manifestation du 16 novembre contre les ordonnances Macron, un groupe de jeunes migrants était présent pour dénoncer la violence qu’ils subissent depuis l’expulsion du lieu où ils dormaient.
Depuis plusieurs mois, entre 50 et 100 d’entre eux, dont des dizaines de mineurs, dormaient dehors sur une esplanade proche de la gare de la Part-Dieu, dans l’attente d’un rendez-vous à la préfecture qui ouvre éventuellement des droits à l’hébergement : les délais pour obtenir un rendez-vous dépassent trois semaines.
La métropole de Lyon, dirigée par David Kimelfeld (LREM), successeur et poulain de Gérard Collomb, est censée prendre en charge les mineurs isolés, mais ces jeunes Africains, venus de Guinée-Bissau, du Cameroun ou de Côte d’Ivoire, après avoir parcouru des milliers de kilomètres, être passés par la Libye avec son cortège de rackets et de tortures, sont soumis ici à un véritable parcours du combattant pour prouver leur âge. Et, si finalement les autorités considèrent qu’ils ont dépassé les 18 ans, rien n’est prévu pour eux.
La métropole se prétend débordée par l’afflux sans précédent de mineurs isolés : pourtant, lors de la grand-messe du parti de Macron qui s’est tenue le week-end suivant à Lyon, tous les responsables politiques lyonnais se pressaient autour du Premier ministre, qui n’a pas tari d’éloges sur « Lyon, qui impressionne par sa prospérité ». Et cette grande ville riche prospère serait incapable de soustraire à la rue et au froid quelques dizaines de jeunes ?
Par contre, la métropole de Lyon a demandé le 10 novembre à la police de les expulser par la force de l’esplanade où ils dormaient et a fait poser des grilles pour les empêcher de revenir. Certains jeunes, absents lors de l’intervention de la police, ont perdu toutes leurs affaires, jetées aux ordures.
L’État envoie sa police contre ces jeunes, parfois des enfants, qui dorment dans la rue. À d’autres enfants, à l’école, on continue à enseigner que la France serait le pays des droits de l’homme !