- Accueil
- Lutte ouvrière n°2577
- Nettoyage SNCF Paris-Nord : victoire des grévistes
Dans les entreprises
Nettoyage SNCF Paris-Nord : victoire des grévistes
Après 45 jours de grève, les salariés du nettoyage du sous-traitant de la SNCF, H. Reinier Onet ont voté vendredi la reprise du travail après avoir fait reculer cette entreprise sur de nombreux points.
Ils ont réussi à arracher le passage de tous les salariés à la convention collective manutention ferroviaire – plus avantageuse que celle du nettoyage –, l’annulation de la clause mobilité (raison du déclenchement de la grève), le maintien de l’effectif, l’augmentation de la prime de panier à 4 euros, l’intégration en CDI d’un collègue qui avait des problèmes de papiers, une prime équivalant à deux semaines de salaire et l’étalement des pertes de salaire sur six mois. Par ailleurs, l’élan de solidarité au travers des collectes compense en bonne partie les pertes de salaire. Ils ont également obtenu l’annulation de toutes les menaces de sanctions disciplinaires contre les salariés grévistes.
Pendant la grève, la SNCF et son sous-traitant se sont renvoyé la balle, Onet prétendant, à la fin du conflit, que la SNCF lui interdisait de payer les jours de grève. Mais c’est bien la SNCF, à travers les contrats avec ses sous-traitants, qui impose des conditions de travail et de salaire toujours plus dégradées. C’est elle aussi qui a demandé l’intervention de la police pour accompagner les briseurs de grève, c’est elle enfin qui a traîné les grévistes devant les tribunaux.
Le tribunal administratif de Montreuil a d’ailleurs rejeté la plainte en référé de SNCF Mobilités et l’a condamnée à payer 500 euros à chacun des neuf grévistes poursuivis et 1 500 euros de frais de justice.
Pendant ces 45 jours et nuits de grève (les grévistes restant par petits groupes, souvent à la belle étoile sous des températures glaciales, dans les gares principales pour dissuader les briseurs de grève), ils ont fait preuve d’une grande détermination qui a fait plier leur patron et la SNCF. Ils ont également trouvé la solidarité d’agents de la SNCF qui se sont opposés au nettoyage de leurs gares
Invités par la compagnie Jolie Môme, ils ont fêté samedi leur victoire, remerciant leurs soutiens. Ce sont surtout des femmes qui ont pris la parole, sans doute celles à qui la SNCF reprochait dans ses réquisitions « de manifester une opposition virile à permettre l’accès des gares au personnel non gréviste ».
Pour tous, un acquis tout aussi important de la grève est d’avoir permis à ces 114 salariés, qui travaillaient dispersés et ne se connaissaient pas, de former un groupe qui désormais présentera un front uni contre ses patrons.